Le tour sur le Bosphore bouclé, nous voici sur la côte asiatique, à Uskudar, accueillis par les ouvriers qui badigeonnent à partir de deux bacs à roulettes la signalisation des trottoirs.
Il est 14h30, et une petite fringale nous vaut un arrêt au Kanaat Lokantasi. Bon choix, même si le côté chicos et propret, avec clim, effraie un peu Lilou ; dans ce restaurant le service est impeccable, les plats sont très corrects et variés, et les prix tout à fait normaux pour la Turquie, soit la moitié de ce qu'on paierait en France. Nous y retournerons.
Routard sous le bras, (même si le plan est parfois déroutant, le Routard pour la Turquie reste une mine de renseignements et de petites histoires intéressantes ; c'est là que je puise la plupart des anecdotes dont je vous fais profiter!) nous allons visiter une série de mosquée dues au génie du grand SINAN.
Mais deux ont surtout retenu notre attention, peut-être plus émouvantes par leurs dimensions réduites :
- L'Iskele Camii, juste en face de l'embarcadère, construite pour Mirimah, fille de Soliman le magnifique, ce sultan auquel nous avons déja eu à faire lors d'une escale à Malte en 2005 puisque c'est lui qui délogea les chevaliers de leur sanctuaire fortifié de Rhodes, en leur laissant la vie sauve et la possibilité de s'installer à Malte...jusqu'à ce que Napoléon les en déloge! L'espace est bien proportionné, la taille réduite donne une impression d'intimité, et de foi intense ; surtout les vitraux sont particulièrement beaux et procurent une luminosité bleutée comme à la mosquée de Sultanhamet.
- La petite mosquée aux faïences, Cinili Camii (prononcer Tchinili Djamii car le c initial de Cinili a une cédille, et que le c sans cédille se prononce dj). Elle n'est pas due à Sinan, mais nous l'avons adorée.
Il faut la mériter en grimpant selon un itinéraire incertain. Un couple de français cherche la même mosquée, et nous leur proposons de faire le trajet en commun mais ils sont bourrés de préjugés et estiment que la chauffeur de taxi sollicité a une mine patibulaire, et que d'ailleurs il vaut mieux que ces gens là restent en dehors de l'Europe. Un peu interloqués par cet intégrisme franchouillard, nous laissons tomber l'affaire. 100 mètres plus loin, nous demandons le chemin à un chauffeur de taxi qui nous fait monter dans sa voiture pour mieux nous renseigner. Ca nous parait bien compliqué, alors il décide de nous emmener ; la course ne coutera que 3,5 YTL, et nous comprenons qu'il l'a faite pour nous faire plaisir, mais que comme son collègue précédent, il aurait préféré éviter une course aussi brève. Nous le remercions chaleureusement, et nous arrondissons un peu la somme; il repart ravi.
Dans cette petite mosquée, nous sommes très bien reçus par le gardien qui nous laisse admirer les magnifiques faïences d'Iznik, la décoration de marbre du minbar (chaire du prédicateur) coiffé d'un joli cône de faïence, et nous fait même monter par l'escalier du minaret à la galerie supérieure d'où le coup d'oeil est particulièrement gratifiant.
A la sortie nous retrouvons nos français qui se sont fait jeter par plusieurs taxis et sont venus à pied ; ils continuent à pester contre tous ces trucs de turcs et leurs turqueries ; nous ne sommes pas très fiers de montrer ce genre de compatriotes aux turcs qui nous accueillent si gentiment. - bien sur nous avons visité les deux autres mosquées construites par Sinan, Semsi Pasa Camii et Atik Valide Camii construite pour l'épouse du sultan Selim II. Très belle architecture, mais à nos yeux, pas le quart du charme des deux autres.
Je passerai les photos en deux fois, car au delà d'un certain nombre de Mo, l'ADSL local rechigne à transmettre.
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