Ma chambre m'attend, avec télévision et salle de douche, bien propre, et silencieuse ; pour seulement 40 YTL avec petit déjeuner, en plein centre d'Izmir. Encore une douche (il fait 35°), et nous allons nous promener dans le Grand bazar ; Evelyne cherche une boutique de perles ; une dame se propose pour l'aider et nous emmène comme par hasard dans la boutique d'un de ses amis qui vent des vêtements de cuir! Cette dame m'a confirmé que les tenues de "petits princes" arborées le dimanche par les garçons d'une dizaine d'années étaient bien des vêtements de circoncision, et que cette pratique est effectuée généralement vers 9 ou 10 ans. Il y a aussi des marchands dans l'ancien caravansérail réhabilité ; le caravansérail était un abri pour les caravanes, où bêtes et gens pouvaient se reposer pendant que les querriers montaient la garde pour tenir à distance les pillards; il y en avait à peu près tous les 30 km sur les routes commerciales qui traversaient l'empire ottoman.
Nous arrivons dans le quartier de Konak, sur le port où se trouve la tour de l'Horloge (photo 9) finement ouvragée, donc construite avant que les architectes turcs n'aient la mauvaise idée d'imiter les réalisations européennes, en chargeant la barque. A côté, une jolie petite mosquée (photo 10).
Comme à San Francisco, certains entrepots ont été reconvertis en galeries marchandes chicos, avec restaurants en bord de mer. Sur la façade d'un cinéma, des photos représentent Atatürk, montées comme des affiches de film. Je vous ferai un spécial "représentations d'Atatürk cet hiver"! Un dîner succulent avec coucher de soleil sur la mer (Photo 11 - Encore ; eh oui, il y en a un tous les soirs, mais je vais arrêter de vous envoyer toutes ces images de cartes postales ; le comique de répétition, ça a des limites!) cloture cette journée chargée, et la visite express de la troisième ville de Turquie.
J'ai même trouvé le temps de vous transmettre le blog sur Assos, et de consulter les magiciens de Weatheronline par internet. Parce que la météo turque répète tous les jours le même message ; Istanboul annonce des hautes pressions sur toutes les zones et Izmir, des basses pressions persiques (sic!) qui s'étendent à toutes les zones! alors que le baro est à 1016. Comprenne qui pourra ; mais même si weatheronline est réalisé en Angleterre,à 3000Km de là,j'y trouve des prévisions plus nuancées, et pour une semaine.
Le lendemain, mercredi 23, petit déjeuner à 8 heures avec les amis, puis on se dirige de nouveau vers Konak, eux pour récupérer la voiture qu'ils ont loué depuis la France, et moi pour récupérer mon bus 54 dont le terminus se situe à Konak. Pas moyen de le trouver, alors je décide de prendre la ligne de métro qui ne conduit pas à l'otogar, mais devrait m'en rapprocher. Dès qu'on se retrouve dans un quartier populaire, les gens se mettent en quatre pour solutionner votre problème ; en sortant de la station de métro, un employé m'a montré où attendre un dolmus à destination de l'otogar. Aussitôt dit, aussitôt fait ; et je trouve très vite un bus qui part à Pergame dans les 5 minutes.
Deux heures et demie de trajet; je pique même un petit somme. Pergame, Bergama en turc, a été fondée vers 300 av JC par un lieutenant d'Alexandre, puis, après sa mort, dirigée par son eunuque, Philétère qui fonda une dynastie ... à partir de son neveu. Elle prospéra et fut dotée d'une bibliothèque qui pouvait rivaliser avec celle d'Alexandrie, tandis que sa sphère d'influence s'étendait à tout le commerce avec l'Orient. Les égyptiens, jaloux, cessèrent leurs livraisons de papyrus, mais l'on inventa un autre support à base de peaux tennées : le "pergamen", c'est à dire le parchemin. Finalement le vieux roi Attale III, sans descendance, légua la cité aux romains qui en firent la capitale de leur province Asia. L'otogar est à 7 km de la ville, où m'emmène un dolmus gratuit frêté par la compagnie du bus!
Déjeuner frugal mais délicieux d'une soupe aux lentilles et d'un pide (sorte de pizza allongée coupée en petits morceaux), arrosé d'un verre d'eau,deux verres d'ayran,et d'un thé. C'est dire si il fait chaud. Je n'aurai pas le temps de tout voir, et je suis un chemin flèché "Asclépion" vers les ruines d'un centre de remise en forme avec balnéothérapie datant de plus de 2000 ans ; le fameux Gallien y a exeercé son art. Malheureusement après 2 km de montée sous le cagnard, je ne trouve qu'un terrain militaire fermé par des barbelés avec vision lointaine de quelques colonnes.
On voit mieux l'Acropole (photo 12), perché à 5 km, auquel j'avais renoncé. Je n'ai plus qu'à revenir furieux. A l'office du tourisme, on m'explique que maintenant il faut prendre un autre chemin car celui qu'on m'a indiqué ne permet plus d'accéder au site; je fais remarquer que des pancartes indicatives éviteraient ce genre d'erreur, me rabat sur le musée archéologique où je n'admire que les poteries grecques de la période archaïque . Je n'aurai pas vu grand chose de Pergame, mais il faut rentrer si je veux préparer l'appareillage pour demain. Lilou qui commence toujours une visite par l'office du tourisme a bien raison ; mais justement, il a été récemment déplacé, et je ne suis tombé dessus que par hasard.
Dolmus, puis minibus pour Ayvalik. Ouf, j'ai encore le temps de récupérer mon moteur encrassé par l'essence grecque (il y tient vraiment mon mécanicien, et se montre très déçu quand je lui répète que ce n'était pas de l'essence grecque, mais monténégrine). La suite au prochain numéro ; il est une heure et demie du matin, et demain, il y a éole!
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