Nous avons rendez-vous avec Bernard à la Yeni Camii (Nouvelle mosquée d'Eminonu) pour une journée détente dans les Iles des Princes. La matinée n'est pas trop avancée, et les pigeons, comme les fidèles procèdent aux ablutions avant la 3ème prière de la journée.
Les îles des Princes, c'est un groupe de 9 petites îles, à 15-20 km au sud de l'embouchure du Bosphore; elles font partie de l'agglomération d'Istanboul et sont très fréquentées le week-end par les stambouliotes. Elles servaient de résidence aux princes dès l'époque byzantine ; mais ont été utilisées comme refuge par les pirates et comme lieu de détention.
A la montée sur le bateau, un turc prévenant nous donne des informations précieuses sur sa carte de visite : les heures d'arrivée et de départ des bateaux ; justement sa carte indique son restaurant, sur une des îles, à 200 mètres de l'embarcadère. Publicité discrète et tout à fait tolérable!
Le vapür qui nous y conduit à toute vitesse depuis Eminonu est bien plein, et comme la traversée est longuette, il ya un marchand de petit pain en couronnes, un marchand de jouets pour enfants (juste derrière sur la photo), un camelot qui fait l'article pour le presse-citron le plus économique (un tube en plastique avec un bec verseur que l'on fiche dans le fruit ; ya plus qu'à presser!). Le bateaul s'arrête dans chacune des 5 îles habitées ; nous avons choisi Büyük Ada, la plus grande et la plus au sud.
La mégalopole se poursuit, tentaculaire, sur la côte asiatique en regard des îles, qui semblent un havre de paix ; pas tout à fait, car l'une est essentiellement une école navale militaire, et toutes portent à leur pôle nord-ouest une concentration de maisons de vacance.
Nous débarquons dans la cohue (qu'est ce que ça doit être le week end?), au milieu des restaurants pour touristes qui flanquent le bord de mer. Nous n'irons pas à celui de notre "ami", préférant un établissement plus discret ; mais chaque fois que nous passerons devant il nous saluera, nous montrera les beaux poissons qu'il offre à sa clientèle, mais nous aurons toujours une raison pour ne pas y entrer!
La première impression avant même le choc visuel des jardins florissants, est oflfactive : une bonne odeur de crottin. Eh oui, ça me rappelle mon enfance, les vacances à la campagne, ou même le Paris des années 50 où les Glacières de Paris livraient encore des pains de glace en voiture à cheval. Drole de madeleine aurait dit Marcel!
Les automobiles sont interdites dans l'île, sauf pour la police et quelques véhicules de livraison ; un nombre impressionnant de jolies calèches attendent le chaland, toutes pimpantes avec leur marchepied en inox, attelées à deux chevaux, avec un timon qui dépasse le museau et menaçe au passage le piéton. Bernard et Lilou se frayent un passage devant moi.
Après le déjeuner, Bernard, toujours grand marcheur part à la recherche d'une plage (elles sont comme le dit le Routard sales, payantes et bétonnées), nous suivons à pied la route des calèches qui serpente entre de petits palais, ou maisons plus modestes en bois ; toutes ont des jardins magnifiques, avec des parterres fleuris et des grappes de bougainvilliers à l'assaut des murs. Et pourtant l'île n'a pas d'eau ; elle était livrée par bateaux-citernes, maintenant il existe une canalisation mais elle doit être de grand calibre pour permettre cette verdure et cette floraison malgré le cagnard.
Dans la descente quelques calèches se risquent au petit galop, les autres cochers plus prudents utilisent leurs freins actionnés par une petite manivelle.
Je vous envoıe les images par petits paquets . Tout ne passera peut-etre pas aujourd'hui
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