lundi 28 juillet 2008

LESBOS Arrivée Alix 2>6 et 27/07 (fin)






Ensuite une route serpentine nous amène, près de Sigri, à la forêt pétrifiée : les arbres pris dans une éruption de lave se sont fossilisés en 1 million d'années. Alix joue aussi la "pétrifiée" à côté d'un tronc devenu pierre (photo 9). les photos ne rendent pas bien les jolies couleurs de ces pierres concrétisées selon un squelette végétal.


Nous reprenons la route vers le Nord et pouvons admirer de loin la côte turque que j'ai longé la semaine dernière, entre Assos et Ayvalik. Un détour d'une quinzaine de kilomètres sur une route non goudronnée, simplement empierrée nous amène, en solitaires dans de bien jolis sites près d'Archea Antissa. Nous retrouvons la route principale, traversons Petra qui doit son nom à un gros rocher surmontée d'une église, en plein centre ville ; Achille y aurait fait escale en partant en guerre ; mon tendon va mieux, merci, depuis que j'ai réappris à le ménager.


Nous déjeunons (à 16h) à Molyvos, au nord de l'île, également appelé Mithimna. C'est un village en amphithéâtre au dessus d'un petit port charmant, surplombé par un chateau bizantin aux fortifications bien restaurées, mais dans lequel, il n'y a rien à voir. Quelques images (photos 10 à 12) pour vous convaincre de la beauté de ce village perché. Je vous épargne le chateau à partir duquel le panorama sur le côte turque est magnifique.

LESBOS Arrivée Alix 26 et 2707 (suite)





Retour sur le bateau, pour prendre une bonne douche ; l'eau de la douche solaire est si chaude que je dois ajouter de l'eau froide! Puis troisième voyage en annexe jusqu'au fond du port où j'attrape l'autobus de 17h pour l'aérodrome ; le prochain partait à 19h, trop tard pour accueillir Alix si son avion est ponctuel.

J'ai trouvé le "Monde" du week end, et je fais les mots croisés et le sudoku en face des arrivées. L'avion est annoncé, se pose, et la gamine apparait (Photo 5) . Joie des retrouvailles bien qu'elle ne soit pas très en forme. On a 3 semaines pour arranger ça! Quatrième aller en dinghy de la journée, pour aller dîner au Zoubouli, puis retour en traversant le port à la clarté des réverbères ; la lune entrée dans son dernier quartier n'est pas au rendez-vous.
Dimanche matin lever tôt, petit déjeuner, et dinghy pour retourner au centre chercher la voiture de location ; c'est une petite Suzuki toute blanche, flambant neuve, très agréable à conduire. Nous partons versl'ouest en longeant le petit golfe de Gera puis le golfe beaucoup plus étendu de Kalloni. Les paysages au début verdoyants font place à un désert interrompu par endroits par une zone verte irriguée. Au Sud, on aperçoit l'île de Khios, notre prohaine étape.


A Agra, un arbre multicentenaire abrite une petite fontaine (photos 6 et 7). Ensuite, nous redescendons vers Skala Eressou, le village natal de la poêtesse Sapho qui vécut au 7ème siècle avant JC. Sa réputation homo ne vient que d'un seul vers où elle évoque une compagne aimée (je t'ai aimée, Athis, il ya longtemps...); mais elle était au moins bi puisqu'elle s'est suicidée en se jetant d'une falaise dans l'île de Leucade, son amant Phaon. En tout cas, la légende amène ici beaucoup de dames qui se promènent par paires ; il y a même une grande fête au mois d'Août, et un hotel n'ouvre ses portes qu'aux dames. Le coin est tout à fait charmant ; nous y restons le temps d'un petit tour et d'une bonne bière (photo 8).

dimanche 27 juillet 2008

LESBOS Arrivée Alix 26 et 2707





C'est samedi 26, et Alix arrive tout à l'heure. Le bateau est bien nettoyé, j'ai retenu une voiture pour visiter l'île dimanche, le blog précédent a été passé dans un café internet avec wifi. Il a fallu embarquer mon ordinateur portable sur l'annexe, mais tout s'est bien passé et j'ai pu transmettre.


Avant que ça ne ferme, je retourne en ville au Kastro, toujours avec l'annexe, pour terminer la visite. Impressionnantes fortifications bizantines ( baties sous l'empereur Justinien) encadrant un vaste camp retranché (photo 1), avec des ruines d'une salle de garnison ottomane (photo 2), d'une mosquée, d'une chapelle de Saint Jean Baptiste, un teke (une sorte de monastère pour les derviches), d'une medersa sorte d'école coranique où on apprenait également l'algèbre et des rudiments de navigation, d'une prison, d'une poudrière, de bains turcs, une grande citerne (photo 3), sans compter les appartements d'un génois nommé Gatelouzo, maître transitoire des lieux au XIVème siècle. Toutes ces adjonctions génoises et ottomanes sont venues enrichir ultérieurement la construction originale.


Ensuite, j'aurais bien le temps d'aller au musée archéologique pour y admirer au moins lesz fresques de la villa de Ménandre vantées par le Petit Futé ; hélas, ce n'est pas le routard ; pas de plan de la ville ; je trouve un plan municipal qui ne mentionne pas de musée archéologique! Quant à l'office municipal du tourisme, il est fermé comme c'est sans doute normal un samedi à 15h. Autant laisser tomber. Après le fiasco de Pergame, il est certain qu'il y a un effort à faire, côté grec comme côté turc si ils veulent développer le tourisme ; mais au moins l'office du tourisme fonctionnait à Pergame!Je contemple tout de même sans visiter le beau clocher de la cathédrale de Mytilène dédiée à Saint Anasthase (Photo 4)

samedi 26 juillet 2008

LESBOS avant l'arrivée d'Alix 24,2507 (suite 2)





Bon, avec tout ça, il est presque 3 heures ; un coup d'oeil au guide, le musée archéologique ferme à 15h30 ; trop tard ; je vais faire un tour au Kastro après avoir enfin repéré les gardes côtes grâce aux indications du patron du resto.


Montée pénible sous le soleil ; quelques photos à l'extérieur (photo 10), puis porte close ; ça ferme à 15 heures! Une balade un peu plus loin dans la pinède qui borde le fort ; mais c'est un terrain militaire ; les photos sont interdites (photo 11 quand même!).


Je reviendrai demain, en m'y prenant plus tôt. Il n'y a plus qu'à rentrer pour vous raconter tout ça.


Au fait, pendant que j'y pense, mettez des commentaires!!! comment voulez-vous que je m'améliore sans retour?

LESBOS avant l'arrivée d'Alix 24,2507 (suite 1)






Le 25 au matin, il ya encore du travail à bord : petit déjeuner, vaisselle, laver le plancher de Ticotte et passer l'aspirateur sur les couchettes, prendre une bonne douche (à 10h elle est déjà bien tiède), ranger la trinquette et couvrir de son taud la grand'voile pour leur éviter le soleil (les UV sont très nocifs pour leur tissu, alors quand on prévoit une escale de plus de 2 jours).


Je n'ai pas l'intention de me taper tous les jours le trajet à travers cette marina déserte en panne de finition, donc il faut encore monter le moteur sur l'annexe, gonfler le gros coussin qui me sert de siège, sortir et fixer les pagaies. Le moteur ronfle au premier essai ; le mécanicien turc a fait un nouvel essai de ressort, mais son montage ne laisse pas les gaz revenir au ralenti quand on lache la poignée ; pas grave : ça marche, enfin.


Je visite une grande église orthodoxe qui m'a tiré l'oeil ; elle a quelque chose de pataud dans le style, et une décoration léchée et outrancière ; elle ne doit pas être très ancienne. Effectivement elle été batie dans la seconde moitiés du 19ème siècle ; c'est l'équivalent du sulpicien chez nous ; ce qui me sidère, c'est que cette église est très fréquentée (hors office), et que tous les entrants grecs, y compris les jeunes se précipitent pour embrasser les icones sous verre. Je regarde attentivement ; le carreau est plutôt sale, mais personne ne l'a badigeonné de miel pour attirer les pratiques! Allez, vous avez tout de même droit à deux photos ( 5 et 6 -jamais très nettes, car par respect, dans les églises, je n'utilise pas le flash) : Agio Therapon, le saint auquel l'église est consacrée, très busouillé par les fidèles, et un grand classique, l'archange Gabriel, très différent de l'interprétation de Michel Londsdale dans je ne sais plus quel film (avec Balasco, et Auteuil en diablotin).


Et puis je cherche un bon restaurant, pas sur le port, derrière, dans les ruelles. Il y en a un sous une treille très fréquenté, mais les bonnes tables sont toutes prises ; j'en trouve un, désert, mais qui a bonne allure ; le patron est en train de sortir tranquillement son matériel : le Zooubouli, ne me demandez pas ce que ça veut dire. La seule chose qui m'inquiète, c'est que les tables à l'ombre ne vont pas tarder à être au soleil. Je m'installe, un petit garçon dans les 12 ans vient prendre ma commande : une salade d'aubergine, des feuilles de vignes, puis un mixed grill, et une bière Mythos. Le servicer sera tranquille, les plats apparaissant à tour de rôle, alors que dans la plupart des restaurants grecs ou turcs, les plats sont apportés quand ils sont prêts et souvent tous en même temps. D'abord une bière de 50cc, ce qui m'impressionne, mais dont je viendrai facilement à bout sous ces 35° à l'ombre. Puis, en cadeau de bienvenue, un petit verre d'ouzo frais, quelques olives, un petit pain bis, délicieux. Je ne résiste pas au plaisir de vous montrer le mixed grill, avec sa saucisse présentée en rose (la couleur, mais aussi la fleur! (photo 7).


Un petit café turc, pardon grec (c'est la même chose, mais ils ne veulent pas l'admettre). J'ai déjeuné en terrasse, mais le bric à brac bohème de la décoration intérieure m'a beaucoup plu (photos 8 et 9). L'addition est tout à fait raisonnable pour ce repas pantagruélique et très bien préparé. J'ai commandé en grec, mais le patron a bien fini par s'apeercevoir que j'étais français ; grec d'origine, il est né au Maroc mais est venu s'établir au pays, son frère vit à Toulouse. Je lui promet de revenir avec Alix demain.

LESBOS avant l'arrivée d'Alix 24,2507





Après le survol express d'Izmir et Pergame, il faut partir. La météo prévoit vent fort à partir de la fin de la matinée, mais l'étape est courte. Le bureau de la marina n'ouvre qu'à 9h ; j'y suis, la papasserie est vite envoyée par une adorable employée turque (alors que son collègue traine en plissant son front et en inventant des problèmes inexistants). Il faut encore cloturer le transit log puisque je quitte la Turquie. La mignonne me propose que la marina se charge des formalités pour 20€, mais me précise bien que cela n'ira pas plus vite ; autant le faire soi-même d'autant qu'elle me fait un plan détaillé des endroits où je dois aller au port de la ville à 800 mètres, et m"explique bien l'ordre des étapes à franchir.


La première a le don de m'énerver : c'est la visite au bureau du port pour le transit log. La secrétaire me demande d'attendre et continue à tripoter des papiers pour s'occuper les mains, un autre employé lit le journal, avant de peigner longuement la girafe ; derrière moi, les demandeurs commencent à s'accumuler tandis que le bureau du chef reste vide. Un beau parleur arrivé en dernier s'enfile dans le bureau vide, n"y trouve pas le chef sous sa table de travail et en ressort sans arrêter de jacter. Enfin, le chef arrive, avec des airs de Rapetou venant de finir son petit déjeuner, et bien sur le beau parleur le suit avant que je ne puisse réagir. Bien sur (enfin bien sur pour ceux qui me connaissent, je pousse une gueulante, la secrétaire va prévenir le chef qui abrège le "haut parleur" et me reçois enfin. Après lui avoir exposé les motifs de mon insatisfaction, il examine pesamment les papiers, y applique quelques tampons, consulte un bouquin, puis signe enfin le truc avant de me le rendre. Il reste encore la police et la douane, mais là, aucun problème, je suis reçu par les hommes de base (le chef n'a sans doute pas fini son breakfeast, mais au moins, il sait délèguer).


Retour en clopinant (toujours ce vieil Achille qui me talonne depuis Trois), visite express au supermarché astucieusement implanté à la porte de la marina (je prend deux litres d'ayran, c'est délicieux et il n'y en a oas en Grêce et du pain. IL faut encore débrancher l'électricité, retourner au bureau de la marina pour régler mes dettes et montrer le transit log dûment tamponné. je peux partir... il est midi, et le vent souffle en rafales.


Comme d'habitude, Ticotte en marche arrière est ingouvernable, surtout avec du vent de travers, et son nez passe à 5 cm des voisins, sans toucher heureusement; c'est parti. Vent Ouest Nord Ouest, F5 avec pointes F6, de face avec mer formée, et le chenal en zigzag à suivre. J'ai tout de suite mis deux ris ; le diesel est très efficace depuis que j'ai gratté les coquillages qui altéraient le profil de l'hélice (c'est bien dit, non?), je ferme vite les hublots et le poste avant. Pas de problême, en dehors des douches salées que je ne peux éviter quand je vais sur la plage avant (photo 1), Ticotte avance vaillament face au vent, à 2,8 kts, et le pilote automatique barre aux petits oignons, ce qui me permet de vérifier à tout moment la navigation ; c'est pas si mal.


Au bout d'une heure, je suis sorti du chenal, et maintenant au largue, toujours avec deux ris ; Ticotte file à plus de 5 Kts, aidée par le vent et le courant favorables, en roulant les mécaniques, ou plus précisément en roulant bord sur bord ; ce n'est pas un bateau de près, et au portant elle est rouleuse, c'est-là son moindre défaut. Le meltem c'est jouable, travers ou au portant ; évidemment de face, c'est possible, mais pas tenable pour une grande nav. Le dinghy tiré par Ticotte, ballotté par les vagues, parfois soulevé par le vent fait une sarabande infernale ; j'ai pris une petite vidéo mais je crains que ce soit trop lourd pour la transmettre tant que je n'aurai pas trouvé le truc pour la raccourcir. Sinon, je vous ferai un festival de vidéo à la rentrée (derviches tourneurs, visite de la marbrerie de Saraylar, et maintenant le dinghy-twist!)


A 16 heures, Mytilène se rapproche, flanquée au Nord d'un imposant Kastro, forteresse byzantine. Alors que les vagues sont toujours présentes, et le vent entre 4 et 5, je m'aperçois que les cheminées d'usine (un incinérateur) fument droit ; le port et la ville sont bien protégés par la montagne ; l'arrivée sera calme.


Entrée dans le port, énorme ; en principe, il faut aller à droite et essayer de trouver une place à quai, en jetant l'ancre. Mais à gauche, à un endroit vide sur la carte et sur le traceur GPS, il y a un grosse jetée en béton et quelques mats derrière. En étudiant la carte, je m'étais dit qu'ils devraient y mettre une marina ; c'est chose faite, mais elle est vide : à peine une dizaine de bateaux pour 2 ou 300 place ; ça permet de se mettre à quai, la manoeuvre la plus simple quand on est seul, devant un beau voilier suisse dont les occupants descendent courtoisement pour attraper mes amarres ; le pied (photo 2).


Un peu de rangement, et je pars en exploration ; il y a des bornes électriques, mais aucun bateau n'est branché, donc ça ne marche pas encore ; il y a de belles vitrines, mais pas de mobilier, pas un pékin. J'ai mis le pavillon jaune pour signifier que j'entrais sous douane, mais personne que ça intéresse.


Du coup, je me tape les 2 Kms pour faire le tour du port jusqu'à la ville, cherche attentivement mais ne trouve pas les coasts guards (Helleniki limaniki soma). Quelques constructions d'allure bavaroises m'étonnent dans le contexte (photo 3), mais elles étaient signalés dans mon guide des îles grecques Petit Futé ; désolé le routard, mais j'irai d'île en île et ce guide-là correspondait tout à fait à ce que je voulais).


A cette heure (j'ai faim, bien que faute de cuisine possible je me sois bourré de loukoums pendant la traversée), je ne trouve que des fast food. Il y a bien des calamars qui sèchent dans un garde-manger grillagé, mais devant une maison de pêcheur (Photo 4). Finalement, j'ingurgite un horrible sandwich avec un steak haché écrasé à l'intérieur ; heureusement je retrouve la bière Mythos qui est délicieuse. Retour à la marina en clopinant, une soupe achetée en Croatie et prétendument française d'après l'intitulé, et au lit ; j'ai un polar à finir.

AYVALIK - VISITE IZMIR et PERGAME 21 au 23/07 (suite 2)






Ma chambre m'attend, avec télévision et salle de douche, bien propre, et silencieuse ; pour seulement 40 YTL avec petit déjeuner, en plein centre d'Izmir. Encore une douche (il fait 35°), et nous allons nous promener dans le Grand bazar ; Evelyne cherche une boutique de perles ; une dame se propose pour l'aider et nous emmène comme par hasard dans la boutique d'un de ses amis qui vent des vêtements de cuir! Cette dame m'a confirmé que les tenues de "petits princes" arborées le dimanche par les garçons d'une dizaine d'années étaient bien des vêtements de circoncision, et que cette pratique est effectuée généralement vers 9 ou 10 ans. Il y a aussi des marchands dans l'ancien caravansérail réhabilité ; le caravansérail était un abri pour les caravanes, où bêtes et gens pouvaient se reposer pendant que les querriers montaient la garde pour tenir à distance les pillards; il y en avait à peu près tous les 30 km sur les routes commerciales qui traversaient l'empire ottoman.


Nous arrivons dans le quartier de Konak, sur le port où se trouve la tour de l'Horloge (photo 9) finement ouvragée, donc construite avant que les architectes turcs n'aient la mauvaise idée d'imiter les réalisations européennes, en chargeant la barque. A côté, une jolie petite mosquée (photo 10).


Comme à San Francisco, certains entrepots ont été reconvertis en galeries marchandes chicos, avec restaurants en bord de mer. Sur la façade d'un cinéma, des photos représentent Atatürk, montées comme des affiches de film. Je vous ferai un spécial "représentations d'Atatürk cet hiver"! Un dîner succulent avec coucher de soleil sur la mer (Photo 11 - Encore ; eh oui, il y en a un tous les soirs, mais je vais arrêter de vous envoyer toutes ces images de cartes postales ; le comique de répétition, ça a des limites!) cloture cette journée chargée, et la visite express de la troisième ville de Turquie.


J'ai même trouvé le temps de vous transmettre le blog sur Assos, et de consulter les magiciens de Weatheronline par internet. Parce que la météo turque répète tous les jours le même message ; Istanboul annonce des hautes pressions sur toutes les zones et Izmir, des basses pressions persiques (sic!) qui s'étendent à toutes les zones! alors que le baro est à 1016. Comprenne qui pourra ; mais même si weatheronline est réalisé en Angleterre,à 3000Km de là,j'y trouve des prévisions plus nuancées, et pour une semaine.


Le lendemain, mercredi 23, petit déjeuner à 8 heures avec les amis, puis on se dirige de nouveau vers Konak, eux pour récupérer la voiture qu'ils ont loué depuis la France, et moi pour récupérer mon bus 54 dont le terminus se situe à Konak. Pas moyen de le trouver, alors je décide de prendre la ligne de métro qui ne conduit pas à l'otogar, mais devrait m'en rapprocher. Dès qu'on se retrouve dans un quartier populaire, les gens se mettent en quatre pour solutionner votre problème ; en sortant de la station de métro, un employé m'a montré où attendre un dolmus à destination de l'otogar. Aussitôt dit, aussitôt fait ; et je trouve très vite un bus qui part à Pergame dans les 5 minutes.


Deux heures et demie de trajet; je pique même un petit somme. Pergame, Bergama en turc, a été fondée vers 300 av JC par un lieutenant d'Alexandre, puis, après sa mort, dirigée par son eunuque, Philétère qui fonda une dynastie ... à partir de son neveu. Elle prospéra et fut dotée d'une bibliothèque qui pouvait rivaliser avec celle d'Alexandrie, tandis que sa sphère d'influence s'étendait à tout le commerce avec l'Orient. Les égyptiens, jaloux, cessèrent leurs livraisons de papyrus, mais l'on inventa un autre support à base de peaux tennées : le "pergamen", c'est à dire le parchemin. Finalement le vieux roi Attale III, sans descendance, légua la cité aux romains qui en firent la capitale de leur province Asia. L'otogar est à 7 km de la ville, où m'emmène un dolmus gratuit frêté par la compagnie du bus!


Déjeuner frugal mais délicieux d'une soupe aux lentilles et d'un pide (sorte de pizza allongée coupée en petits morceaux), arrosé d'un verre d'eau,deux verres d'ayran,et d'un thé. C'est dire si il fait chaud. Je n'aurai pas le temps de tout voir, et je suis un chemin flèché "Asclépion" vers les ruines d'un centre de remise en forme avec balnéothérapie datant de plus de 2000 ans ; le fameux Gallien y a exeercé son art. Malheureusement après 2 km de montée sous le cagnard, je ne trouve qu'un terrain militaire fermé par des barbelés avec vision lointaine de quelques colonnes.


On voit mieux l'Acropole (photo 12), perché à 5 km, auquel j'avais renoncé. Je n'ai plus qu'à revenir furieux. A l'office du tourisme, on m'explique que maintenant il faut prendre un autre chemin car celui qu'on m'a indiqué ne permet plus d'accéder au site; je fais remarquer que des pancartes indicatives éviteraient ce genre d'erreur, me rabat sur le musée archéologique où je n'admire que les poteries grecques de la période archaïque . Je n'aurai pas vu grand chose de Pergame, mais il faut rentrer si je veux préparer l'appareillage pour demain. Lilou qui commence toujours une visite par l'office du tourisme a bien raison ; mais justement, il a été récemment déplacé, et je ne suis tombé dessus que par hasard.


Dolmus, puis minibus pour Ayvalik. Ouf, j'ai encore le temps de récupérer mon moteur encrassé par l'essence grecque (il y tient vraiment mon mécanicien, et se montre très déçu quand je lui répète que ce n'était pas de l'essence grecque, mais monténégrine). La suite au prochain numéro ; il est une heure et demie du matin, et demain, il y a éole!

AYVALIK - VISITE IZMIR et PERGAME 21 au 23/07 (suite 1)





Contact radio sur le 73, bateau bien préparé à l'avance (je sais qu'à Ayvalik, il y a des pendilles) c'est un plaisir d'arriver dans une marina confortable, d'être aidé à l'amarrage par un virtuose du dinghy qui me'installe la pendille à la poupe tandis que je me faufile nez au quai ; le virtuose est déjà là pour prendre les deux amarres avant ; il ne reste plus qu'à raidir la pendille et le tour est joué. Ticotte est amarrée au ponton B à 13h.


Une autre bonne surprise, cette marina de rêve dans un décor grandiose n'est pas chère du tout : 30 YTL par jour, soit moins de 20€ + la conso d'eau et électricité ; qui dit mieux en pleine saison. En plus, il y a une laverie self-service où je me précipite pour faire ma lessive de 10 jours ; pas besoin d'un autre jeton pour le sèchage, le vent chaud fait son office en deux heures à peine.

Le soir, échange SMS avec Francis et Evelyne qui sont à Izmir mais seulement jusqu'au 23. J'avais l'intention de visiter Pergame puis Izmir à partir d'Ayvalik, mais si je veux revoir mes amis avant leur départ de Turquie, il vaut mieux inverser : Izmir le 22 puis Pergame le 23 et appareillage le 24 pour Lesbos 2 jours avant l'arrivée d'Alix par sécurité.Allons, encore un petit coucher de soleil (photo 5), c'est toujours joli en photo, même si on a les mêmes à la maison (Salut José!).


Mardi matin , lever tôt ; reSMS à Francis pour l'avertir de mon arrivée à Izmir dans l'après-midi, et lui demander de me résrver une chambre à son hotel; après une bonne douche, passage au bureau de la marina pour demander un jour de plus et m'enquérir d'un mécanicien pour ce sacré TOHATSU qui n'a jamais marché correctement. En attendant le mécanicien, je complète les pleins d'eau et de fuel ; je constate que le contacteur de la pompe de cale ne marche plus ; il faudra le changer (à Lesbos?) et d'ici là contrôler souvent et déclencher la pompe en manuel. Un jeune homme se présente et emporte mon moteur à l'atelier ; le patron se présente comme le roi du hors-bord, et incrimine l'essence grecque qui fait toujours ça. Pour dire la vérité, c'est de l'essence monténégrine, de l'année dernière, et je n'avais pas écouté le mécanicien grec qui m'avait conseillé de reprendre de l'essence plus récente ; en plus je ne l'ai pas utilisé depuis les dernières prestations de Michel, c'est à dire un mois, et avec la chaleur, il ne serait pas étonnant que des saletés se soient mises dans le mélange.


Une fois toutes ces tâches terminées, il est 11h quand je quitte la marina ; bien vite un dolmus (taxi collectif) m'emmène à la gare routière "otogar" à 2km. De là, je prend un billet pour IZMIR et j'attend le départ du car à 12h30. Je réalise que le car tourne à la porte de la marina et que si je l'avais su, j'aurais pu gagner une heure. Très confortables les cars, climatisés, petite musique turque pas trop forte, passage d'une hotesse qui vous propose des boissons (comprises dansz le prix modique du trajet). Le car s'arrêtera même dans une station service où nous pourrons prendre un repas rapide. Mon voisin vient me prévenir obligeamment quand le car est sur le point de repartir.


Le paysage est joli, avec des cultures intensives qui doivent nécessiter une irrigation colossale (Photo 6). Arrivée vers 16H30 à l'otogar d'Izmir, énorme et flambante neuve, dans un décor apocalyptique où se construisent à la fois des autoroutes urbaines et les immeubles montés à la va-vite (photo 7). Pas très joli, mais il faut faire face au problême d'urbanisation galopante comme à Istanboul ; et Izmir dépasse déjà 2 millions d'habitants.


Reste à trouver le bon bus pour aller à l'hotel où m'attendront Francis et Evelyne prévenus par texto de mon arrivée imminente ; c'est près de la gare de Basmahane, où aboutissent les lignes ferroviaires que nous avons vu partir d'Hayderpacha sur la rive asiatique d'Istanboul, juste à côté de Kadikoy. Personne ne parle anglais, mais les conducteurs interrogés comprennent très bien mon turc petit nègre "Otobus, Basmahane" et me répondent "Elli dört, Altmich dört", ce que je traduis après une phase d'hésitation par 54, 64. Effectivement je trouve un bus 54 qui me déposera à côté de la gare ; encore 500 mètres dans cette cité dynamique et grouillante (ils ont eu la bonne idée de prendre un hotel qui figure sur le plan du Routard), et au moment d'entrer dans l'hotel, mes amis, attablés depuis 5 minutes en face m'appellent. Francis a bonne mine,je suis rassuré,le plancher des vaches l'a guéri de son mal-être en mer! (photo 8).

AYVALIK - VISITE IZMIR et PERGAME 21 au 23/07





Le 21 à 7h30, le mouillage d'Assos est comme d'habitude perturbé par des rafales de direction variable qui m'empêchent d'établir complètement la voile avant de lever l'ancre. Si l'ancre tirebouchonne dans la baille, le temps que j'aille démêler la chaine au fond de la couchette avant, le bateau pourrait être drossé à la côte qui est tout de même bien proche.


Mais l'ancre se love gentiment dans sa baille, et je peux m'éloigner tranquillement au moteur sur une mer peu agitée, mais avec un bon F5 qui s'établit Nord et mérite tout de même un ris dans la GV. Au bout d'un quart d'heure, le vent se calme et s'inverse ; F1 de face avec une mer plate ; je dois garder le moteur.


A l'arrière la colline de Behram, au dessus d'Assos, commence à s'estomper (photo 1).A 10 heures, alors que je termine ma toilette, le vent s'établit Ouest, et je peux stopper le moteur et continuer avec voile débridée et génois au largue. Ca ne dépasse guère 2 noeuds avec un faible courant favorable, mais l'étape est courte, je ne suis pas pressé. A tribord, les sommets de Lesbos se dessinent de plus en plus nettement(photo2). Finalement le vent s'effondre et il faut bien se décider à 11h30 à remettre en route le diesel, d'autant que s'annonce le slalom entre les balises et les îlots qui bordent le chenal d'entrée d'Ayvalik, avec un trafic important de promène-couillons et de voiliers (Photo 3). A l'arrière-babord, on aperçoit encore le mont Ida, dans la brume, (à la limite de la visibilité, juste au dessus de la maison près du rivage, à gauche sur le photo 4)

mardi 22 juillet 2008

BOZCAADA ASSOS FIN DES PHOTOS






Pour les commentaires, c'est le message precedent

BOZCAADA ASSOS 18 ET 19/07 (suıte 3)







Ce ravissant petit port n'est que le hameau d'une ville plus grande, Behramkale. Aristote y a vécu 3 ans, Saint Paul y est passé ; enfin, les people de l'époque! La aussi les maisons sont belles ; c'est un des seuls villages protégés de la côte ; le béton y est interdit. Pour compenser, les restaurateurs américains ont rétabli quelques colonnes doriques du temple d'Athéna sur une dalle de béton!


Il ya encore des murs d'enceinte, des tours striees horizontalement, et hors la ville en redeescendant vers le port, les ruines d'un théâtre antique, sans doute romain. Dans les ruelles qui mènent au temple, beaucoup de marchands de pacotille ; tiens JC n'est pas venu là, où bien ils sont revenus. je me laisse aller à faire le gogo et à acheter un napperon en dentelle faite main (hum!) à une marchande au joli sourire ; un sac en tapis à une petite vieille craquante. elle rechigne à se faire photographier mais est finallement contente du résultat.


Redescente à pieds, malgré mon tendon qui m'achille un peu ; prudent j'étais monté en navette ; ça ne fait que 72 mètres de dénivellé d'après la carte, mais j'aurais dit plus. J'essaie de repèrer le mont Ida sur lequel le bon Zeus aimait venir contempler les combats entre les achéens et les troyens d'après Homère ; c'est au moins à 100 Km de Troie ; il avait une sacrée bonne vue, pépère, d'autant qu'il n'était plus tout jeune.


Retour à mon camping où je déjeune d'une dorade et d'une salade ; il fait chaud, et j'engloutis deux ayran et un thé. Du restau, je peux surveiller Ticotte bien sage sur son ancre. Puis je regagne mon bord, profitant de la modération du vent ; c'est dimanche ; Eole a peut-être pris un RTT.


Une bonne sieste, une fois le blog du jour écrit, un petit bain de mer (l'eau parait propre, ici) et au lit tôt. C'est bien la première fois que je suis tout à fait à jour des blogs ; il n'y a plus qu'à trouver un café internet pour vous les faire passer. Ce sera sans doute à Ayvalik où je compte aller demain en partant vers 6 heures, avant que le meltem ne s'en mêle.

BOZCAADA ASSOS 18 ET 19/07 (suıte 2)






Le vent du NW est tantôt masqué par la crête des collines, tantôt renforcé, dégringolant en rafales violentes entre les collines. La mer reste plate, et je joue pendant plus d'une heure entre F1 et F6 travers, avec seulement un ris, génois déployé. Le pilote automatique est un peu dépassé, et on s'amuse mieux en barrant. Par un temps plus formé, ces surventes peuvent être dangereuses et coucher le bateau.


A 15h30 je suis devant l'entrée du petit port d'Assos bardée d'obstacles sous-marins (les ruines du port antique). Mais l'entrée du port est barrée par un bateau dont part un boute attaché à l'autre côté du port ; impossible d'entrer ; le petit port est sans doute plein.


Je jette l'ancre dans la baie située juste à l'est du petit village bien que Rod Heykell signale que la protection et la tenue y sont médiocres. J'ai visé une plage claire sous l'eau en espérant que c'était du sable ; effectivement la protection n'est pas terrible et Ticotte passera le reste de la soirée à tournicoter sous l'effet des rafales ; mais il n'y a pas de houle, et l'ancre ne bouge pas. Par contre, quand je veux gréer l'annexe, elle manque s'envoler sous l'effet des rafales ; je n'insiste pas ; il y a au moins 15 ans que je n'ai pas fait de deltaplane et je ne sais pas ce que ça donnerai en dinghy!


Des raviolis turcs au dîner, faits à la main par les dames sans jambes qui préparent la pâte dans la vitrine des restaurants turcs. Nous les avions achetés avec Francis et Evelyne, et maintenant que l'agneau est consommé, c'est la dernière urgence culinaire avant péremption. Préparés avec une sauce tomate toute faite (la honte, mais j'ai rajouté un peu d'ail et oignon pour égayer), il font un dîner très acceptable pour un repas au mouillage ; il ya trop de vent pour tenter d'aller au restaurant en annexe.


Nuit calme, bien sur en vérifiant régulièrement que l'ancre ne chasse pas. Après le petit déjeuner, comme le temps est calme (bien que des vents forts aient été prévus par Weatheronline, mais il faut tenir compte des microclimats), je décide d'aller à terre. Une fois de plus le moteur refuse de démarrer ; je vais demander à Michel de m'envoyer sa photo puisque avec lui le HB fonctionnait!


Pas grave, je rame jusqu'au ponton du camping, )à 100 mètres, m'y accroche avec l'accord du gérant et me voila parti pour le port d'Assos. Très joli petit port bati sur les ruines du port antique, dont on voit très bien les débris au fond du port menaçant ceux qui s'amarreraient trop court. Pas d'explication au lockout d'hier ; peut-être un capitaine indélicat! En tout cas il n'y a pas beaucoup de place, et je suis tout aussi bien au mouillage tant qu'il n'y a pas de violence météo. Les maisons qui bordent le port sont belles, austères, baties avec une pierre gris foncé ou rosâtre qui me semble bien être du granit. Du coup, cela rappelle les maisons bretonnes. Les balcons sont en bois joliment décoré ; même la mosaïque moderne qui représente un guerrier antique, est de bon goût (photo avec la suite du messsage).

BOZCAADA ASSOS 18 ET 19/07 (suite)





Les maisons (de type grec) sont blanches, très fleuries, avec des treilles au dessus des ruelles ; une église grecque construite en 1867 au bord d'une rue qui monte a bien du charme avec son clocher ajouré. La population de cette île était grecque, mais il y a eu des transferts de population à la suite des accords de paix de 1923 ; regroupement ethnique, non? ça se faisait encore beaucoup à l'époque, sous l'égide de la SDN.


Le soir, attiré par la clarté de l'eau et la vue de nombreux baigneurs dans le port, j'ai plongé, juste avec le masque et un petit couteau de peintre pour gratter les coquillages installés sur l'hélice ; je me suis pas mal entaillé la main gauche sur ces saletés de coquillages tranchants comme des lames de rasoir, mais le résultat est là : le moteur est nettement plus efficace. Ensuite une bonne douche chaude sur le pont, un dıner de poissons en ville, et..au lit, je suis crevé!


Le 19 au matin, départ à 8h20 par temps calme, mais nous bénéficions encore d'un courant de 2 noeuds vers le sud. Le vent s'établit NE puis NW, et se renforce, à F4 à 5 ; à 9h30, le moteur est arrêté, les voiles en ciseau, avec le foc tangonné (merci à Jean-Yves et François pour m'avoir appris à tangonner sans acrobatie ; auparavant, je procédais à la Buster Keaton en fixant le tangon sur le foc, puis en parcourant le pont avant en zigzag pour essayer de fixer ce foutu tangon sur le mat!). La température de l'air est agréable, à 25°, celle de l'eau, agréable, 22°5. Un polar à la main ; c'est GENIAL!!! Meme le basilic du bord a l"air d'apprécier.


Au cap de Babakale (encore un petit fort carré - photo), la côte nord del'île de Lesbos en vue, je vire à l'est pour entrer dans le golfe d'Adramyti.