Maintenant que je suis rassuré sur le sort de François, il me reste à aller à Santorin où nous avons rendez-vous avec Alix, ma fille qui vient passer 15 jours sur Ticotte jusqu'à Kalamata dans le Pélopponèse. La distance n'est pas très grande en faisant une étape sur la petite île d'Anafi. Je vais quitter le Dodécanèse pour les Cyclades du sud. Le départ est d'autant plus nécessaire que la pendille à laquelle je m'étais amarré après avoir raté le larguage de l'ancre ne cesse de mollir. Deux fois par jour j'en tire un bon mètre pour la raidir, et je comprend qu'il s'agit d'une pendille personnelle fixée à un gros caillou au fond du port et non à une chaîne mère. heureusement le vent vient de face mais est modéré, et pour soulager la pendille, je finis par laisser l'arrière du bateau s'appuyer au quai, bien protégé par 3 défenses.
La veille, pour préparer l'éventuel retour sur Kos si François ne trouvait pas une place dans l'avion pour Athènes, j'avais fait l'avitaillement en fuel, et surtout démêlé la chaine d'ancre et la pseudo-pendille pour être clair au départ.
Le 25 à 10h20, la pendille est larguée, et je touche un bon vent du NW, force 4 à 5 donc au près sans excès puisque la route générale est vers l'Ouest-sud-ouest. La mer est un peu agitée, et sous le vent d'Astipalia, je touche des rafales à 25 kts qui amènent le loch jusqu'à 6 Kts sous génois seul pendant la première partie du trajet face au sud. La pointe S de l'ile franchie, je peux hisser la GV et remplacer le foc par la trinquette tout en maintenant l'allure vers 5 Kts sous voiles seules (Photo 1 sous le vent d'Astipalia). Je regrette bien que François n'ait pu partager ces moments de vraie voile (plus de 4 heures sans moteur sur les 8 de traversée. Anafi se profile vite à l'horizon (Photo 2)
A 18h30, mouillage par 5 mètres de fond en face de la skala d'ANAFI, grand îlot aride, dont la chora ne serait pas dépourvue de charmes. Je renonce à gonfler l'annexe qui se dégonflait en 2 heures après le nettoyage de François. Nous sommes 4 voiliers bien aloignés au mouillage (Photo N° 3).ANAFI était censée être un cadeau d'Apollon aux argonautes ; il l'avait fait surgir des flots pour leur offrir un refuge lors d'une tempête ; décrite autrefois comme très verte, elle est maintenant plutôt désertique.
Le 26, sachant que le chemin restant n'est pas bien long, je prend mon temps et ne largue l'ancre qu'à 11h30. Le vent est secteur nord-ouest, à 6 au début puis 4, permettant une moyenne honorable à la voile au près bon plein. Et la mer est plate au début, un peu plus agitée en fin de parcours. Une jolie rencontre (Photo N°4)
Pour Santorin, je n'essaie pas de rentrer dans le cratère ; il y a au sud un petit port très bien abrité où on peut laisser sans crainte le bateau pour explorer l'île ; autant en profiter. A 15 h 30, je suis même accueilli par un marinero qui m'aide à m'installer à couple d'un bateau de location. Passage à la capitainerie ; comme je veux rester au moins 5 jours, il me propose de changer de place, et m'attend à quai ; le vent est encore à F4 dans le port, et la manoeuvre tout seule est difficile ; en manoeuvrant, le bimini heurte l'ancre d'un gros voilier ce qui lui tord un peu son inox avant babord ; les braves gens à bord qui n'ont pas levé le petit doigt pour m'aider se précipitent pour constater des dégâts inexistants ; on voit vraiment de tout sur les voiliers de location.
En tout cas me voilà à une place à quai (Photo 5), avec eau, électricité et WIFI ; exceptionnel pour la Grêce. Je recommande vivement le port de Vlikhada pour ceux qui veulent se rendre à Santorin, en tout cas en mai ; car en haute saison, je pense que les capacités modestes sont vite saturées.
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