jeudi 4 juin 2009

Astipalia Accident de François 23 et 24/05

















Le 23 mai, le temps est beau, la météo favorable et nous quittons NISIROS à 9h00 vers Astipalia, une île en forme de papillon, la plus occidentale du Dodécanèse.Pendant ce temps, Jean Yves est arrivé à Mikonos, qui ne lui plait pas (de la daube nous textote t'il), et nous nous demandons même si nous n'avons pas le temps de faire un saut plus au Nord pour le surprendre avant de gagner Santorin où je dois retrouver Alix.





François est tenté par le mouillage très fermé de Vathy, à la partie NW de l'aile droite du papillon, à distance de la capitale de l'île qui est au sud. Le vent est de NW force 3, au près serré, mais la mer est peu agité permettant une bonne progression, toujours sous GV et trinquette....avec le moteur.






François s'octroie même une petite sieste (Photo 1) avant de reprendre la barre (Photo 2) ; il va même faire un tour dans le mat (Photo 3). Il est 16h30 : nous pénétrons dans un goulet assez étroit, découvrons une vaste étendue d'eau très protègée, avec juste un ponton de restaurateur, et un ou deux voiliers mouillés ; un petit paradis, quoi!





Prêts pour le mouillage ; j'ai installé l'ancre sur son chaumard, la télécommande du guindeau est branchée. Je retourne à la barre, François va mouiller. Nous arrivons sur l'erre, face au petit vent qui frisotte la surface, 5 ou 6 mètres de fond . " Tu peux envoyer l'ancre , François!".
Et là, c'est la catastrophe : François a posé sa main droite sur la chaîne pour suivre la progression de l'ancre et actionne vigoureusement le guindeau de la main gauche ; mais là, il se trompe de sens, et l'ancre violemment rappelée par sa chaîne bondit en arrière et lui écrase la main droite sur le guindeau.






Il a bien sur la main en sang, les 4 derniers doigts blessés ; je le fais vite asseoir (il ne veut pas s'allonger), avec juste un torchon pour protéger, et j'assure la sécurité en ancrant le bateau (la meilleure façon d'éviter un suraccident, par exemple en échouant). Je peux maintenant m'occuper de lui, laver et désinfecter les plaies, vérifier l'hémostase, assurer la sécurité en faisant un pansement stérile. Un rapide bilan confirme qu'il a des fractures ouvertes des 3èmes et 4èmes doigts, pas grand chose à l'index, de probables lésions nerveuses avec anesthésie de la pulpe de l'annulaire. La pharmacie de bord nous fournit aussi un bon antalgique.






Le pansement fait, François se ragaillardit un peu et crâne même en me montrant qu'il peut encore s'exprimer grace aux doigts de sa main gauche, surtout le majeur (Photo N° 5).






Je peux maintenant lever l'ancre et gagner le ponton du petit restau à l'entrée du mouillage ; il y a un médecin de garde, mais à la capitale de l'île ; le restaurateur nous propose bien d'appeler un taxi, mais François préfère que nous restions ensemble, et nous repartons pourle tour de l'île à l'envers. François bien soulagé par le DIANTALVIC et euphorisé par un tout petit pastis (association décommandée) reste plus vif sur le bateau que moi avec les deux mains. Nous mettrons 4 heures pour arriver à la nuit au port d'Astipalia ; c'est même François qui barre pour nous amener à quai à reculons, manoeuvre toujours improbable avec Ticotte que sa quille longue rend erratique en marche AR ; 3 essais ratés, puis enfin un bon, mais c'est moi qui ai trop tardé à laarguer l'ancre ; miracle, il y a une pendille, la seule du quai, juste derrière nous. Il est 10 heures du soir.

Pendant que je range sommairement, François va demander son chemin à un restaurant proche ; je me dépêche de fermer le bateau, et je le suis ; l'hotelier l'a emmené en moto au dispensaire médical tout là haut à la chora. J'ascensionne, me perd, me retrouve. Le médecin de garde est jeune et sympa ; il commence à suturer dans une pénombre peu rassurante ; je trouve un projecteur médical, l'allume, installe un peu mieux le médecin et son patient, et ils sont un peu mieux pour terminer les sutures. Pas de radio, il faudrait consulter le plus vite possible un service spécialisé ; le médecin nous propose Kos, Kalymnos ou Athènes. Il n'y a pas de ferry pour Kos ni Kalymnos, et y retourner en voilier nous prendrait une vongtaine d'heures ; par contre, il y a le lendemain un avion qui part pour Athènes en début d'après-midi ; cela nous parait la meilleure solution en espérant qu'il y aura de la place : ce sera dimanche, nous ne sommes pas en saison, et la plupart des vacanciers transitent le samedi.






Il est minuit ; nous redescendons de la chora ; François tricotte en avant alors que je butte partout ; je me dis que j'y vois de moins en moins avec l'âge. Arrivés en bas, François éclate de rire et me demande si j'ai volontairement gardé mes lunettes de soleil ; ben non ; je me suis dépêché de ranger un peu le bateau et ensuite de le rejoindre ; il y avait encore un peu de jour et le port était éclairé ; je n'y ai pas prêté attention ; par contre, descendre les escaliers mal éclairés, de nuit, avec des lunettes de soleil, autant jouer à colin-maillard. Rien à faire pour réveiller le pharmacien de garde; heureusement j'ai de l'AUGMENTIN à bord pour commencer l'antibiothérapie de couverture.

Le lendemain, François prend un taxi à midi, et par précaution je prépare le bateau pour un trajet de soirée et de nuit vers Kos si il n'y a pas de place pour lui ; un coup de fil vers 15 heures me rassure ; finalement il a eu une place par désistement et est en route vers la consultation spécialisée en chirurgie de la main à l'hopital Kat à Athènes. Il sera vu le soir même ; les spécialistes grecs estiment qu'il n'y a pas de geste à effectuer en urgence différée et qu'il peut regagner la France. Par téléphone je lui donne les coordonnées d'un collègue spécialiste en chirurgie de la main à Orléans, donc près de chez lui. Il rentrera dès lundi et pourra le consulter aussitôt. Maintenant, sa main est...dans de bonnes mains ; mais une intervention différée sera peut être indispensable, sans compter la rééducation.
François aura même la délicatesse de me faire rapporter par Alix une boite d'AUGMENTIN et des compresses pour reconstituer la pharmacie de bord, difficile à réachalander à l'étranger. En Grêce, certains pharmaciens m'ont délivré ce que je demandais sans rien me demander, d'autres ont regardé avec pitié ma carte de médecin français en refusant de me vendre même une boite de DIANTALVIC sans ordonnance d'un médecin grec!

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