Jeudi matin, lever à 5 heures : nous avons 14 heures de route, et je préférerais arriver de jour dans la rade de Patmos bordée d'écueils. Weatheronline annonce 20 à 25 Kts de meltem, un peu comme tous les jours ; Lemnos après un coma Navtex de quelques semaines (ce n'est pas la première fois!) annonce à peu près la même chose en précisant qu'il n'y a pas d'avis de coup de vent ; seul Izmir au Navtex émet depuis 2 h du matin un warning pour des vents forts de secteur nord, levant une mer "rough" à "high", ce qui est beaucoup, mais je fais confiance à Lemnos.
D'ailleurs je maugrée en constatant qu'à 5 heures, le jour n'est pas levé (eh oui, nous sommes en août, les jours raccourcissent!), et que le vent a soufflé fort toute la nuit. Petit déjeuner sans se presser, et nous quittons le quai à 6 heures, dans le jour naissant, avec déjà un bon F5 dans la marina, ce qui ne simplifie pas la manoeuvre.
A peine en mer, il y a déjà de belles vagues, et je n'établis que la trinquette pour quitter la côte, poussé par les vagues et un vent nord de F6 ; Alix, bien calée à l'arrière regarde le soleil à peine levé (photo 1 prise à 6h40), la mer est déjà bien formée (photo 2).
Toute la traversée se fera au portant, avec les voiles avant, en ciseau, tangonnées, quand le vent est strictement arrière et ne dépasse pas F6. Mais en fin d'après-midi, la mer devient chaotique, avec des vagues dépassant 2m, une mer croisée au voisinage de Samos qui nous fait rouler bord sur bord, et un vent qui monte à F7, avec des rafales à 35 Kts ; je me contente de la trinquette, quitte à m'appuyer au moteur pour garder une moyenne suffisante. Je sais, c'est pas très marin, mais plus facile à gérer par un seul homme ; je suis un navigateur avant d'être un marin ; c'est là mon moindre défaut! Alix est un peu malade mais nous assure un repas de midi (froid quand même, ça valdingue à l'intérieur, ce n'est pas le moment d'utiliser la cuisinière à gaz!). Puis elle prend un repos bien mérité (photo 3 Samos se profile à l'horizon), tandis que je barre pour relayer le pilote automatique un peu surpassé par la violence des embardées. Rien de dramatique quand même, on peut même assurer une navigation précise pour passer entre l'ouest de Samos et les îles Fournoï en fin d'après-midi. Malgré l'aspect menaçant de la mer, nous n'embarquons pas d'eau par l'arrière (photo 4). Nous croisons quelques cargos, mais un seul voilier qui remontait au moteur, net de voile, vers le nord ; je le plains.
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