Un petit fort enclavé sur une butte dans le port rappelle le passé de la ville, mais toue la façade du port recèle des restaurants racoleurs, aux décors parfois franchement Kitsch! (Photo 9). Décidemment, je préfère la petite Puppa Yat marina que je retrouve au coucher du soleil (photo 10) pour attendre ma place à terre.
Le 14, c'est la course pour les papiers ; le matin, Alix fait une grande lessive, pendant que je contacte le club NOKTA, club français installé près de la Netsel marina, et qui oriente et surveille pour ses adhérents les divers travaux effectués pendant l'hivernage. Vers 11 heures, trajet en dölmus jusqu'à la douane, 1,5km avant le centre ville ; l'important est qu'Alix ait un tampon sur son passeport puisqu'elle repart ce soir. Mais non, il faut d'abord aller à la capitainerie du Port de Marmaris pour établir un transit log (j'ai refusé ce matin les services de la Puppa marina qui me demandait 125 € pour faire les démarches).
Le batiment trouvé grâce aux indications que nous a fournies ce matin un couple français installé à demeure à Puppa Yat, un sémillant officier en uniforme nous apprend qu'il faut d'abord acheter le transit log à la chambre de commerce maritime. Ah oui, juste à côté ; non ce batiment là est fermé, il faut tourner à gauche, puis à gauche et encore à gauche.
Recherches infructueuses pendant plus d'une heure, avec le soleil qui tape, d'autant que les indications nous conduisent dans un dédale de galeries couvertes, version moderne d'un Grand Bazar. Nous finissons par retourner à la capitainerie. Le même officier nous prend en pitié, et a la gentillesse de nous conduire lui-même ; effectivement, le bureau de la chambre de commerce maritime est réduit à une petite échope en plein milieu du bazar!
Dans l'échope, un bureau climatisé, avec une étiquette qui nous avertit "dont even think to smoke here", et deux jeunes femmes en train de fumer comme des pompiers (dont even think to smoke, do it). Elles sont charmantes, et nous vendent un transit log (76 YTL, soit environ 40€) que je remplis consciencieusement. Nous repartons à la capitainerie mais il faut prendre un ticket ; il y a la queue. L'officier nous explique que c'est lui qui signera en dernier, mais qu'avant, il faut retourner dans l'enceinte de la douane pour recueillir d'abord les tampons du service de santé, de la police et de la douane.
C'est reparti pour 3km par 40° à l'ombre (mais ya pas d'ombre!) ; les gardiens de la zone nous reconnaissent et ne nous demandent même plus de signer pour nous remettre un badge pour pouvoir circuler. Premier bureau, fonctionnaire aimable, qui nous envoie à un autre fonctionnaire aimable qui tamponne nos feuillets. Ensuite c'est plus compliqué car un départ pour Rhodes est en cours, mobilisant les policiers et les douaniers. Un peu d'attente que nous mettons à profit pour nous gaver d'eau fraiche gracieusement distribuée par une fontaine, puis une femme policier vient nous chercher et tamponne nos feuillets ; au milieu des passagers pour Rhodes, les douaniers nous prennent en charge et tamponnent itou. Les pauvres, ils doivent attraper des tamponnites (version alixienne du tennis elbow adapté à ces fonctionnaires zélés). Les gardiens récupèrent le badge à la sortie et paraissent très joyeux du succès de notre démarche! Quel peuple adorable, dommage qu'ils n'aient pas encore eu l'idée de grouper leurs démarches.
Le cauchemar est presque fini ; mais il faut aller vite sur le retour à Marmaris car nous avons cru comprendre que la capitainerie fermait à 5 heures. A 17 heures 02, nous y sommes ; l'officier sort de son bureau, nous félicite, et nous fait passer devant tout le monde pour appliquer majestueusement le tampon final.
Voilà un épreuve que l'on pourrait ajouter aux jeux olympiques qui se déroulent parait-il à Pékin : épreuve multisport, gagnée par celui qui obtiendrait son transit log en plein cagnard, en se déplaçant à pieds, et sans dopage ni bakschich s'il vous plait.
Après cette épreuve sportive, je me sens vraiment épuisé (d'ailleurs je l'avais signalé au service de santé, mais ils n'ont pas voulu en tenir compte!) ; Alix fait ses derniers achats, et je trouve enfin un troquet où je déjeune tardivement d'une grande salade, et de deux super-chopes....d'Ayran bien frais (vous vous souvenez, cette boisson turque que j'adore, faite de yoghurt, d'eau et de sel?)
Alix qui ne m'a pas retrouvé est repartie au bateau, faisant encore à pieds le trajet jusqu'à la douane avant d'attraper un dolmus ; je la rejoins vers 19 heures, à bord d'un dolmus parti du centre ville ; incontestablement, c'est elle qui a gagné l'épreuve du jour. Mais nous avons économisé 85€! ça ne me console pas des 200 escroqués à Cannakale lors de la première entrée, mais tout de même!!!
Bon, tout ça, c'est sans photo. Ah si : Alix doit prendre le bus pour Izmir, cette nuit, à 3 heures du matin, et a monté un plan à la Alix. Elle s'est liée d'amitié avec un jeune serveur de l'hotel, qui la convoira en dolmus, une fois son travail terminé (vers 23 heures), l'aidera à porter ses bagages, et lui tiendra compagnie en attendant le bus (photos 11 et 12) .