mardi 19 août 2008

A MARMARIS DU 15 AU 19/08 (fin)





Ticotte est toujours aussi belle au sortir de l'eau (photo 9), et plutôt propre sauf l'hélice (photo 10) qui a perdu tout son antifouling et arbore quelques coquillages revenus se nicher après mon grattage sous-marin à Gozçaada. Le bateau est calé sur ber avec beaucoup de soins, tout près de la darse ; l'équipe la passe au karscher, puis un tracteur soulève le ber et l'emporte sur son lieu de stockage (photo 11), ce qui permet de serrer davantage les bateaux et de les déplacer éventuellement en fonction des opportunités et de la date prévue de remise à l'eau, sans faire intervenir le grand travelift. Le calage définitif est complèté par des étais en bois (photo 12).



J'ai encore le temps de laver le génois, de déjeuner, puis je m'effondre pour une sieste d'une heure pendant que le foc sèche suspendu à son mat. Il fait 37° dans le bateau, alors qu'à l'eau, la température avoisinait 30° ; pour information, la température de l'eau est de 27°5.



Bon, c'est pas tout ça, mais faut qu'on se quitte ; emporté par le blog, j'ai encore veillé jusqu'à deux heures 30 du matin, et demain, il faudra rejoindre Jean Yves à Göcek dans l'après-midi!

A MARMARIS DU 15 AU 19/08 (suite)





Mais il faut prendre contact avec le club NOKTA, que je finis par découvrir non sans mal(photo 5), près de la Netsel marina, qui borde toute la ppartir est de la ville. L'accueil de Cécile et Emilia est chaleureux, et Jeff, le responsable technique, viendra voir Ticotte dès que je serai admis dans la marina. Un saut en dolmus jusqu'au bureau de la marina ; on s'explique mieux de vive voix qu'à la radio. Je pourrai avoir une place lundi 18, en m'annonçant sur le canal 72 à la VHF.J'avance aussi les lessives en lavant les taies d'oreillers à la main ; repasse une couche de lasure sur le liston (bordé en bois qui entoure le pont), les bittes d'amarrage et le 1/4 de rond qui entoure le cockpit; passe une couche de vernis sur toutes les parties extérieures du cockpit pour les protéger du soleil d'hiver ; je hisse le pavillon NOKTA à babord (photo 6), puisque pour la première fois je fais partie d'un club! Je retiens même pour 3 jours à l'Otel Puppa, car entre le retour de la croisière avec Jean Yves et mon départ vers Paris (début septembre, les prix commencent à se tasser), le séjour prolongé sur Ticotte à terre ne me tente guère compte tenu de la canicule. Sur l'eau, la température intérieure est déjà à peine supportable, mais à distance de cette régulation thermique, ça ne doit pas être tenable plus de 2 jours.


Lundi arrive, je prends contact avec Yacht marina par radio, mais pas de réponse ; un coup de téléphone me rassure : je suis bien attendu. Dix minutes de traversée, bien sur sans déplier les voiles, un dinghy se présente dès que je m'annonce à la VHF, et me guide vers une toute petite place le long d'un quai où je suis vite amarré avec l'aide efficace des marineros du dinghy. Une heure chez les James Bond girls du staff administratif pour établir le contrat ; il faut dès maintenant déterminer la date de remise à l'eau, et la respecter sous peine de pénalité! ce sera le 4 mai 2009. Il ya la wifi, et la possibilité d'imprimer les documents sur les ordinateurs mis à disposition. Tout est très propre et très bien organisé pour un tarif très inférieur à la ruineuse marina d'ATAKOY (mais Istanboul oblige!).


Jeff passe me voir et prend note de tous les travaux que je demande. Les devis seront prèts lorsque je reviendrai de croisière le 28. Je commence à démonter les voiles (photo 7); les plaisanciers de passage sur le quai me proposent de l'aide pour enfourner les voiles dans les sacs. Il y a même un grand bac pour laver les voiles et un mat à côté pour les sécher; pratique, Port Camargue devrait bien en prendre de la graine ; les tarifs des voiliers pour laver les voiles en France sont tout à fait prohibitif, et le self service ne demanderait pas beaucoup de place.


Le 19, je vais voir les grutiers à 9 heures pour connaitre l'heure prévue pour m'accueillir ; en fait c'était le bateau qu'ils attendaient à 9 heures ; pas de temps à perdre, j'entre dans la darse à 9h15 ; le vent s'est levé et risquait de m'empêcher d'appareiller, mais les grutiers ont appelé les marineros qui me décoincent en tirant transversalement l'avant du bateau avec leur hors-bord. La procédure est plus longue qu'à Port Camargue car un plongeur (photo 8) fixe lui même les sangles en vérifiant de visu qu'elles ne risquent pas d'endommager les parties fragiles ; la veille j'avais démonté l'hélice du loch par précaution.

A MARMARIS DU 15 AU 19/08 (début)





Ca sent la fin de croisière. Ticotte est à 1 km de son lieu d'hivernage, Alix, la dernière équipière est partie, et rentrera sans encombre. Je commence à faire sur l'ordinateur la liste des multiples tâches à accomplir pour que l'hivernage se passe sans encombre.


Quelques photos de la petite marina Yat Puppa où j'attends une place à Yacht Marina ; c'est bon enfant, avec une baignade calme, la visite du taureau du coin, très pacifique, qui après avoir vérifié la correction des lieux enverra ses vaches se baigner à la tombée de la nuit (photos 1 à 4).


C'est surtout une entreprise de charters qui va se réveiller pendant le week-end pendant lequel toute l'équipe nettoie les bateaux au fur et à mesure de leur arrivée, change le linge de bord, retape les avaries, accueille les nouveaux équipages, les assiste lors de leur départ...avant de retomber dans la sympathique léthargie de la semaine.


Je sympathise avec un couple de français qui laissent leur voilier à l'année dans ce joli lieu (en fait l'équipe le prend en charge en saison, mais le confie à la grande marina pour l'hivernage). Roland est normand, et nous échangeons nos souvenirs du val de Saire qui a enchanté mon adolescence lors des vacances de Pâques.

vendredi 15 août 2008

De SYMI à Marmaris. Formalités et départ d'Alix (fin)





Un petit fort enclavé sur une butte dans le port rappelle le passé de la ville, mais toue la façade du port recèle des restaurants racoleurs, aux décors parfois franchement Kitsch! (Photo 9). Décidemment, je préfère la petite Puppa Yat marina que je retrouve au coucher du soleil (photo 10) pour attendre ma place à terre.

Le 14, c'est la course pour les papiers ; le matin, Alix fait une grande lessive, pendant que je contacte le club NOKTA, club français installé près de la Netsel marina, et qui oriente et surveille pour ses adhérents les divers travaux effectués pendant l'hivernage. Vers 11 heures, trajet en dölmus jusqu'à la douane, 1,5km avant le centre ville ; l'important est qu'Alix ait un tampon sur son passeport puisqu'elle repart ce soir. Mais non, il faut d'abord aller à la capitainerie du Port de Marmaris pour établir un transit log (j'ai refusé ce matin les services de la Puppa marina qui me demandait 125 € pour faire les démarches).


Le batiment trouvé grâce aux indications que nous a fournies ce matin un couple français installé à demeure à Puppa Yat, un sémillant officier en uniforme nous apprend qu'il faut d'abord acheter le transit log à la chambre de commerce maritime. Ah oui, juste à côté ; non ce batiment là est fermé, il faut tourner à gauche, puis à gauche et encore à gauche.


Recherches infructueuses pendant plus d'une heure, avec le soleil qui tape, d'autant que les indications nous conduisent dans un dédale de galeries couvertes, version moderne d'un Grand Bazar. Nous finissons par retourner à la capitainerie. Le même officier nous prend en pitié, et a la gentillesse de nous conduire lui-même ; effectivement, le bureau de la chambre de commerce maritime est réduit à une petite échope en plein milieu du bazar!


Dans l'échope, un bureau climatisé, avec une étiquette qui nous avertit "dont even think to smoke here", et deux jeunes femmes en train de fumer comme des pompiers (dont even think to smoke, do it). Elles sont charmantes, et nous vendent un transit log (76 YTL, soit environ 40€) que je remplis consciencieusement. Nous repartons à la capitainerie mais il faut prendre un ticket ; il y a la queue. L'officier nous explique que c'est lui qui signera en dernier, mais qu'avant, il faut retourner dans l'enceinte de la douane pour recueillir d'abord les tampons du service de santé, de la police et de la douane.


C'est reparti pour 3km par 40° à l'ombre (mais ya pas d'ombre!) ; les gardiens de la zone nous reconnaissent et ne nous demandent même plus de signer pour nous remettre un badge pour pouvoir circuler. Premier bureau, fonctionnaire aimable, qui nous envoie à un autre fonctionnaire aimable qui tamponne nos feuillets. Ensuite c'est plus compliqué car un départ pour Rhodes est en cours, mobilisant les policiers et les douaniers. Un peu d'attente que nous mettons à profit pour nous gaver d'eau fraiche gracieusement distribuée par une fontaine, puis une femme policier vient nous chercher et tamponne nos feuillets ; au milieu des passagers pour Rhodes, les douaniers nous prennent en charge et tamponnent itou. Les pauvres, ils doivent attraper des tamponnites (version alixienne du tennis elbow adapté à ces fonctionnaires zélés). Les gardiens récupèrent le badge à la sortie et paraissent très joyeux du succès de notre démarche! Quel peuple adorable, dommage qu'ils n'aient pas encore eu l'idée de grouper leurs démarches.


Le cauchemar est presque fini ; mais il faut aller vite sur le retour à Marmaris car nous avons cru comprendre que la capitainerie fermait à 5 heures. A 17 heures 02, nous y sommes ; l'officier sort de son bureau, nous félicite, et nous fait passer devant tout le monde pour appliquer majestueusement le tampon final.


Voilà un épreuve que l'on pourrait ajouter aux jeux olympiques qui se déroulent parait-il à Pékin : épreuve multisport, gagnée par celui qui obtiendrait son transit log en plein cagnard, en se déplaçant à pieds, et sans dopage ni bakschich s'il vous plait.


Après cette épreuve sportive, je me sens vraiment épuisé (d'ailleurs je l'avais signalé au service de santé, mais ils n'ont pas voulu en tenir compte!) ; Alix fait ses derniers achats, et je trouve enfin un troquet où je déjeune tardivement d'une grande salade, et de deux super-chopes....d'Ayran bien frais (vous vous souvenez, cette boisson turque que j'adore, faite de yoghurt, d'eau et de sel?)


Alix qui ne m'a pas retrouvé est repartie au bateau, faisant encore à pieds le trajet jusqu'à la douane avant d'attraper un dolmus ; je la rejoins vers 19 heures, à bord d'un dolmus parti du centre ville ; incontestablement, c'est elle qui a gagné l'épreuve du jour. Mais nous avons économisé 85€! ça ne me console pas des 200 escroqués à Cannakale lors de la première entrée, mais tout de même!!!


Bon, tout ça, c'est sans photo. Ah si : Alix doit prendre le bus pour Izmir, cette nuit, à 3 heures du matin, et a monté un plan à la Alix. Elle s'est liée d'amitié avec un jeune serveur de l'hotel, qui la convoira en dolmus, une fois son travail terminé (vers 23 heures), l'aidera à porter ses bagages, et lui tiendra compagnie en attendant le bus (photos 11 et 12) .

De SYMI à Marmaris. Formalités et départ d'Alix (suite)





Le paysage est magnifique, avec des îlots couverts de pins (photo 5) gresillants de cigales. Nous laissons Marmaris pour nous enfiler plus à l'est au fond du golfe et nous présenter à la Yacht Marina où Ticotte doit être mis à terre dans 6 jours ; pour le moment, pas de place pour m'accueillir.


Qu'à cela ne tienne, juste en face, Rod Heykell décrit un petit ponton devant le Puppa Otel, très tranquille, avec quelques places libres ; nous nous présentons face au vent, il y a des pendilles, des bornes pour l'eau et l'électricité, des sanitaires. Le rêve, d'autant que le dolmus qui fait la navette entre les deux grosses marinas passe toutes les 20 minutes. Et en plus les prix sont très modérés ; un mystère car il s'agit d'un petit coin de rêve, et je ne comprend pas que les voiliers préfèrent mouiller dans la baie plutôt que de profiter de cet agréable confort.


Je fais un petit tour en dolmus (pour mémoire taxis collectifs très pratiques et bon marché), jusqu'à Marmaris, surchargée de touristes, avec une centaine de bateaux d'excursions, et parait-il le soir beaucoup de bruit.


Ici Atatürk, ou du moins sa statue, a adopté un style Lénine, avec casquette, mais tout de même un noeud papillon ; deux gamins s'amusent à dévaler la pente du socle (photos 6 et 7). Plus loin, je crois à un nouveau déguisement de Mustapha Kemal, mais c'est un cosmonaute turc qui a participé aux space follies américaines! (photo 8).

De SYMI à Marmaris. Formalités et départ d'Alix (debut)





Départ vers 8h30 du joli port de Symi (photo 1) ; notre est accrochée à la chaîne d'ancre du voisin chypriote, mais avec une manoeuvre arrière, et l'aide du voisin qui relache de la chaine, le problème est vite règlé. Ce n'est jamais un gros problème avec des gens coopérants, mais ça peut l'être si les accrochés prennent ça comme une offense personnelle ; pour tout vous dire, j'avais posé ma chaine bien droite alors que la sienne partait un peu en biais, mais que celui qui n'a jamais pêché jette la première pierre!


Le meltem, qui à cette latitude prend une direction ouest, et même sud-ouest à Marmaris, est bien faiblard ; vent arrière nous nous trainons et les voiles fasseyent (photo 2) ; nous n'échapperons pas au moteur, après divers essais perturbés par des changements fréquents de direction du vent. Une libellule vient nous rendre visite (photo 3) ; moi qui rèverait d'un bateau avec hélico sur la plage arrière, c'est un peu petit une libellule, mais c'est tout ce que Ticotte peut accueillir dans le genre!


Après avoir contourné et suivi par le sud la longue péninsule turque de Bozgurun (pas sur du nom, mais la peux pas verifier) , nous arrivons dans le golfe de Marmaris Photo 4).

De KOS à SYMI 11 et 1208 (fin)




Nous déjeunons chez Dimitri, dont le menu intéresse visiblement les gros mangeurs (photo 11 en fait inversion avec la precedente).


Dans l'après-midi, nous pourrons remplir les réservoirs d'eau assoiffés mais je renonce à laver le pont : l'île est approvisionnée par bateau-citerne. Alix va également refaire nos provisions de bouche, et même de fuel.


Agréable balade en ville à la nuit (photos 12 et 13) et une excellente pizza ; c'est vraiment une île sympathique et accueillante, pas encore bouffée par le tourisme de masse. Seul inconvénient, la musique déversée par un bar situé juste devant le nez du bateau ; mais rien ne pourrait m'empêcher de dormir ; et tout redevient silencieux après minuit.

De KOS à SYMI 11 et 1208 (suite 2)





La nuit, le mouillage est très calme ; nous restons toujours à distance respectable de nos voisins. Au matin, KOTAYA est parti vers 6 heures, non sans que Jean Yves n'ait eu la gentillesse de rapporter à mon bord, sans nous réveiller les tongs oubliés par Alix la veille. Quant à nous, nous décidons de faire le tour de l'île jusqu'au port de Symi décrit comme charmant par Rod Heykell. Pas d'urgence, ce n'est qu'une balade de 3 heures.


Pendant que je prépare la navigation, de nouveau le voisin s'en prend à Alix en lui disant qu'elle a gâché sa nuit et qu'elle est une "stupid black people"! Quand je monte sur le pont, il a disparu dans son bateau. Je n'ai pas rêvé, nous sommes tombés sur le dernier des boers à tronche de hollandais volant, nostalgique du bon temps de l'apartheid, poli avec les blancs, arrogant avec toute personne ayant du sang noir ; les 30 mètres étaient sans doute la distance minimum requise pour qu'un pauvre arrièré de petit blanc névrotique puisse dormir tranquillement au voisinage d'un noir! Alix est métisse, vous l'aurez remarqué, pour moi, elle n'en est que plus jolie.


Le contournement de Symi est enchanteur ; la mer et le vent sont calmes, et j'en profite pour emprunter les passages entre les îlots (photo 7), et au nord, le cheminement entre SYMI et NIMOS qui est d'un magnifique bleu turquoise, là où la profondeur n'excède pas 4 mètres (photo 8).
La jetée du port porte une belle tour horloge (photo 9); il n'est que 13 heures et il reste des places ; Alix jette l'ancre arrière, et passe les amarres avant à un employé du port. A nos côtés un magnifique voilier transporte une sympathique famille chypriote. Ma chaine d'ancre passe par dessus la sienne ; pas grave, demain, nous serons les premiers à partir. Les touristes défilent devant les boutiques (photo 10) ; la plupart ne viennent que pour la journée et repartent le soir par les bateaux d'excursion.

De KOS à SYMI 11 et 1208 (suite)




Pas commode à voir en approche, l'entrée de la petite crique où nos amis nous ont conviés ; sur la photo 4, elle se situe juste là où la filière du bastinguage coupe la mer au pied de la muraille rocheuse. Nous y voilà (photo 5), la faille étroite débouche sur un plan d'eau apaisée, avec un grand monastère sur le rivage. Un peu de peine pour trouver une place ; Jean Yves qui a reconnu Ticotte vient nous voir à la nage et nous montre son magnifique voilier, KOTAYA II, avec son lazy bag flambant neuf, juste au centre de la photo 6.


Il nous met en garde contre le fond d'algues dont la tenue peut être incertaine avec des ancres CQR ou Delta comme les miennes, et nous invite à l'apéritif. Il a à peine quitté le bateau qu'effectivement pendant que nous montons l'annexe, les voisins sur un sympathique catamaran nous interpellent ; pas de doute, nous dérivons doucement, l'ancre a lâché. Nouvelle manoeuvre pour trouver une autre place, avec plus de fond que la première, et en mouillant 4 fois la profondeur au lieu de 3. Il n' y a pas beaucoup de place, mais j'ai bien choisi mon point d'ancrage ; en tournant, Ticotte passe 15 mètres devant le nez d'un petit bateau.


Mais le propriétaire sort sa tête de temps en temps et interpelle Alix en anglais en lui ordonnant de foutre le camp. Lorsque je vais lui demander quel est son problème, il me sort une histoire d'intervalle obligatoire de 30 mètres (ce qui n'a aucun fondement) et réitère, mais très poliment sa demande pour que nous allions mouiller loin de lui, ce que je refuse tout aussi poliment. Il part ensuite dîner en dinghy, le chapeau de paille sur sa tête accentuant sa ressemblance avec un Vincent Van Gogh qui aurait gardé son oreille et mal vieilli.


Nous l'oublions, allons prendre un sympathique apéritif sur le KOTAYA, et faisons la connaissance de Philippe et de son épouse, du frère de celle-ci, et d'un autre couple d'amis basés à Marmaris qui nous font profiter de leur expérience. Nous évoquons l'histoire de notre voisin, Jean Yves me confirme qu'il n'y a pas de distance réglementaire entre deux bateaux mouillés du moment qu'ils ne risquent à aucun moment de se toucher lorsque ils tournent sur leur ancre en fonction du vent. Intrigués par son pavillon que nous ne connaissons pas, nous cherchons dans les bouquins : c'est un sud africain.

De KOS à SYMI 11 et 1208 (debut)




De Kos à Symi, il faut prévoir 9 heures de route ; pas besoin de se lever trop tôt. J'ai reçu un mail de Jean Yves qui sera ce soir au mouillage de Panormittis, au sud ouest de l'île de Symi, avec Catherine, et Philippe , son frère et copropriétaire du First 415 pour lequel il a abandonné son Mélody Atalante sur lequel il naviguait lorsque j'ai fait sa connaissance en Sicile. Nous changeons donc la route pour les y rejoindre.


Pas de gros problème en route ; F6 pendant la plus grande partie du voyage, mais nous savons maintenant le gérer au portant, avec juste le génois non arisé. Le loch ne fonctionne plus; malgré le petit coup de peinture antifouling que j'avais rajouté sur son hélice, il y a un mois, des coquillages ont du venir le coloniser. Une fois la route et les voiles bien établies, je débarasse ma couchette de ses coussins, vide la baille à légumes qui se cache dessous, sort l'antenne du loch et gratouille son hélice effectivement parsemée de petits coquillages (photo 1). On remonte, on range, et ça fonctionne! Gratifiant, le bateau!


Devant la pointe sud-est de la longue presqu'île turque de Datça, au cap Deveboynu burnu, un remorqueur peine à tirer une barge contre le vent sur une mer croisée (photo 2); dans le même coin, l'épave récente d'un cargo échoué est là pour nous rappeler que la mer n'est pas toujours aussi clémente 'phote 3). Dans ces parages, il ne doit pas faire bon tomber en panne de moteur quand la tempête vous drosse à la falaise et qu'on n'a même pas une voile pour tenter de se tirer du mauvais pas.

De PATMOS A KOS 9 et 10/08 (fin)




A mon retour, je retrouve Alix près du dinghy échoué. En manoeuvrant pour accoster à la jetée, un ferry a créé suffisamment de vagues pour qu'il arrache complètement son attache déjà endommagée, et se retourne, moteur dans la flotte. Heureusement, Alix qui revenait de ses démarches, l'a remis à l'endroit presqu'aussitot ; nous le tirons à sec, loin des fureurs des faiseurs de vagues, le vidons. Mais le moteur, quoi faire? En principe il faudrait le rincer à l'eau douce ; rincer quoi ? l'extérieur, le carburateur, le cylindre. Le mode d'emploi est sur le bateau! Partant du principe qu'il est resté tête en bas moins d'une minute, je vote pour l'optimisme, et l'abstention.


Alix a fait chou blanc avec les agences de voyage qui n'ont aucun renseignement sur les bus turcs, et nous passons 2 heures dans le café internet de la veille à explorer toutes les possibilités. Finalement, une place est retenue pour un bus Marmaris - Izmir dont le seul inconvénient est de partir à 3 heures du matin, il y a une navette toutes les 1/2 heure entre Izmir et Ayvalik ; le ferry qui rejoint Lesbos partira d'Ayvalik à 18 heures comme dans mon souvenir, et ce matin Alix a retenu une chambre à Lesbos pour attendre le départ de son avion le lendemain matin. Ouf!


Un bon déjeuner - diner (il est 17h30), un coup d'oeil à un joli piètement de table modern style abandonné (?) qui me plait bien (photo 9) et nous rentrons ; eh oui, miracle, le hors-bord a démarré du premier coup et ne semble garder aucune séquelle de son petit bain de mer. Il reste à le monter à bord, à hisser et dégonfler le dinghy, puisque nous ne pouvons plus le tirer derrière Ticotte.


Le soleil se couche sur la muraille du chateau des chevaliers de l'ordre de St Jean (photo 10) qui avaient occupé Kos le temps de leur installation à Rhodes, avant qu'ils n'en soient délogés par Soliman le magnifique et se replient sur Malte. Nous sommes seuls au mouillage, les soldats ont fini leur aubade pour amener le drapeau ; quelle paix par rapport à la ville envahie par les hordes de touristes.

De PATMOS A KOS 9 et 10/08 (suite)




Mais après la salade grecque et une ébauche de sieste, voilà qu'Alix s'inquiète avec raison de l'attache du dinghy. Déjà à Patmos, après les coups de butoir de la mer (vous comprendrez mieux quand je vous ferai passer les vidéos!), nous avions constaté que l'attache avant par lequel Ticotte le tire par le bout du nez commençait à se déchirer, mais cette fois, visiblement la déchirure s'aggrave. Nous le hissons péniblement à bord et l'assurons aux chandeliers tribord. Belle prise semble dire Alix (photo 5)! Ensuite, elle s'exerce aux joies du tangonnage du génois, juste quand, dans le détroit qui sépare la pointe est de Kos du continent turc, le vent ragaillardi par effet Venturi nous refait un petit coup de F6 pendant une demie heure.


Arrivée à la marina de Kos ; une marina active, pour une fois ; l'appel VHF sur canal 09 n'entraîne aucune réponse, et ce n'est qu'à l'entrée de la marina, dont le brise-lame porte le nouveau canal d'appel :77, que nous sommes poliment éconduits. Plus de place, et le conseil d'essayer au port, distant d'unb petit nautique. Essai tout aussi infructueux au port, où une dizaine de gros promène-couillons archi-bondés manoeuvrent en tout sens, et deux ou trois voiliers s'essouflent à essayer de rentrer en marche arrière au quai contrés par un vif vent traversier. Nous quittons ce capharnäum, pour aller mouiller entre port et marina, un peu abrités par un retour de la jetée du port qui sert d'amarrage aux cargos ; il y a déjà trois bateaux, et nous sommes rejoints par deux autres également échaudés.


Un petit tour à terre, après avoir vérifié que l'ancre tient bien ; Ticotte, toujours reconnaissable sa silhouette élancée, et à son petit mat a bien fière allure, vue du quai (photo 6). Le choc d'un bord de mer bourré de touristes aoûtiens déplorablement standard, deux heures au café internet du coin pour vous transmettre le blog précédent (celui de Patmos), un bon repas chinois (faut bien changer du grec, de temps en temps, et puis là, il n'y avait personne!), et nous rentrons à bord vers minuit, tous gais, guidés par le feu de mouillage que je n'avais pas oublié d'établir.


Dimanche matin, nous sommes réveillés à 8 heures par une escouade de soldats avec fanfare qui viennent hisser le drapeau (photo 7) comme je l'avais déjà vu dans une autre île. Derrière eux, un batiment administratif reconstruit après le tremblement de terre de 1933 (comme toute la ville) par les italiens qui ont occupé l'île de 1912 à 1943 ; parait-il que c'est dans le style vénitien! plutôt modern style avec une touche mussolinienne. Nous décidons d'aller à terre, moi, pour vésiter l' Asclépion de Kos, Alix, pour glaner des renseignements pour structurer son retour à Lesbos d'où elle doit décoller le 16 au matin. Nous laissons, comme la veille le dinghy accroché à la balustrade de la jetée, à quelques mètres de la plage de galets.

De PATMOS A KOS 9 et 10/08





Le matin du samedi 9 août, nous levons l'ancre tranquillement, et laissons derrière nous le joli port de Skala Patmos (photo 1) et sa baie aux multiples échancrures. Nous nous faufilons entre les écueils et les ilots pour trouver la mer libre ; l'un de ces ilots me plait particulièrement avec sa maison unique (habitée?) et ses cultures en espalier abandonnées (photo 2).


Alors que le vent a molli (F4, parfois 5), la mer reste houleuse en souvenir du coup de vent des jours derniers (photo 3). Nous roulons beaucoup sous foc seul ; serait-ce mieux avec la grand'voile ; j'en doute car tous les voiliers qui font la même route au portant ne sortent que les voiles avant.


Après avoir doublé l'île de Leros ,par le nord, nous suivons son flanc est pendant deux heures. Ile favorite de Paolo (est-ce parce qu'elle recèle une marina gratuite?), elle est défavorisée par ses antécédents d'hébergement psychiatrique dans des conditions qui ont fait réagir la communauté européenne dans les années 90, ou son adoption par les ineffables colonels comme lieu de détention des prisonniers politiques. Connaissant Paolo, je suis certain qu'il y a gouté le charme des îles sans surcharge touristique. Malheureusement, nous ne pouvons pas nous arrêter partout ; Alix doit être à Marmaris le 13 pour retourner sans problème à Lesbos par le bus jusqu'à Ayvalik, puis le ferry vers Lesbos d'où elle rentrera à Paris ; et moi je ne dois pas trop tarder à arriver à la Yat Marina de Marmaris que j'ai choisie pour hiverner. Un mail du club Nokta, et un SMS de l'ami PLANTEY m'ont prévenu qu'il n'y avait plus de place pour hiverner à quai ; Jean Yves arrivé à Marmaris depuis le 3 août s'est enquis d'une place pour moi, et sur ses conseils j'ai téléphoné pour fixer la date de mise à terre pour l'hivernage : le 19 août. Ensuite je passerai une semaine sur le nouveau voilier que Jean Yves vient d'acquérir à Marmaris avant de retrouver la France.


A midi et demi, sur babord, Leros cède le paysage à Kalymnos (photo 4).

samedi 9 août 2008

De KHIOS à PATMOS, un voyage agité, et Brève visite de Patmos 7 et 8/08/08 (fin)





Tout de même une anecdote : l'office du tourisme qui nous fournit obligeament une carte et l'horaire des bus pour la Chora fait maison commune avec le commissariat de police ; en sortant de l'office, des personnes en garde à vue nous interpellent à travers les barreaux pour nous vendre des cartes de téléphone!! ils n'ont pas l'air grecs, mais nous ne reconnaissons aucun de nos "afghans" repêchés il y a 2 jours par Paolo!


Je passe sur la cause de la renommée de Patmos, où Saint Jean l'évangéliste, réfugié dans une grotte, a reçu la révélation de l'Apocalypse. C'est un haut lieu de culte pour le clergé grec orthodoxe, et dans mon souvenir, il y a dans cette petite île autant d'églises, couvents, chapelles que de jours de l'année!