mardi 25 mars 2008

La carte qui manque pour arriver à Marmaris


Mystère des transmissions : la dernière carte (Simi - Marmaris) n'est pas passée ; la voilà pour ceux que ça intéresse.


Maintenant que vous connaissez le projet, et en attendant d'être sur place, je vais reprendre la narration des aventures passées de Ticotte en Méditerranée ; mais après une petite interruption pour cause de ski. A bientôt vers le 15 Avril.

D'Izmir à Marmaris à partir du 26 juillet






C'est la dernière partie du voyage, avec ma fille Alix qui devrait me rejoindre à Izmir pour une quinzaine de jours. J'ai prévu de repasser en territoire grec dans les îles du Dodécanèse très proches du continent turc ; j'espère que ce ne sera pas trop compliqué au plan administratif.


6 étapes prévues, pas trop longues ; peut-être faudra-t'il en sauter une si nous prenons du retard car Alix devra remonter à Izmir pour reprendre l'avion. Tandis que je resterai une dizaine de jours pour surveiller la mise en hivernage de TICOTTE.


- Eskiföça à Cesme, à la limite entre les mers Egée et Ionienne ; 42 NM ; environ 8 heures de route en remontant un peu au Nord Ouest pour ressortir du golfe d'Izmir et contourner la péninsule turque qui fait façe à l'île grecque de Khos


- Après avoir passé la douane au départ de Cesme, cap au Sud Ouest vers l'île de Samos, au port de Karlovasi ; 42 NM donc 8h30 de navigation. Une belle île qui ne semble pas trop envahie par loes touristes!


- Samos à Patmos, l'île de Saint Jean l'Evangéliste ; j'y ai passé une semaine il y a plus de trente ans et en ai gardé le souvenir d'une beauté magique que j'espère retrouver.

Nous pourrons nous amarrer ou mouiller dans la baie de Skala Patmos, qui incise profondément la côte orientale de l'île ; 36 NM ; environ 7 heures de trajet


- Patmos à Kos, l'île où est né Hippocrate ; 45 NM ; 9 heures de mer pour gagner la ville ou la marina de Kos à l'Est de l'île, en face de la station turque de Badrum


- Kos à Simi ; encore 45 NM vers le sud en contournant la presqu'île turque de Datca yarimadas


- Enfin dernière étape de Simi à Marmaris, où nous retrouverons la Turquie pour hiverner à la marina. 38 NM ; 8 heures pour cette dernière navigation, au Nord de l'île de Rhodes qui sera la première étape du retour en France...en 2009


D'Istamboul à Izmir 12 au 26 juillet






Après les délices d'Istamboul, et peut-être un saut en Crimée, au sud de l'Ukraine, nous repartirons vers le Sud ; sans doute le 12 juillet.


Pas d'illusion : le meltem sera bien installé, pratiquement quotidien ; mais nous aurons très peu à aller contre ; il sera plutôt à l'arrière ou latéral, au portant, donc plus supportable si il ne dépasse pas force 6 (25Kts de vitesse ; environ 45Km/h). Et le courant nous sera plutôt favorable dans la mer de Marmara et les Dardanelles ; ça devrait aller vite!! Par contre l'allure dandinante au portant peut faciliter le mal de mer.


Les équipiers seront Francis et Eveline pour la première partie de ce second périple ; ils n'ont pas grosse expérience marine et il faut en tenir compte ; par contre je suis sur que Francis aura préparé plein d'excursions à faire ; elles ne seront pas toujours possible pour moi car le bateau nécessite entretien et surveillance aux escales.


5 étapes prévues (mais on s'adaptera aux circonstances ; ce n'est qu'un schéma).


- Kalamis à Ilhankoy au milieu de la mer de Marmara ; 70 NM, mais sans doute un peu moins de 14 heures


- Ilhankoy à Canakkale, dans les Dardanelles ; d'où nous pourrons sans doute faire un saut jusqu'au site de Troie ; là encore 70 NM, et un peu moins de 14 heures


- Canakkale à Behram Kale, dans un golfe à la sortie des Dardanelles, au Nord de l'île grecque de Lesbos. 63 NM , environ 13h de navigation. C'est le site de l'ancien Assos, forteresse datant de l'époque hellenistique de l'Asie Mineure ; 3 Km de remparts au sommet d'un volcan éteint avec une belle vue sur Lesbos à voir si on peut laisser Ticotte en sécurité.


- Behram à Dikili, un saut de puce de 36 NM , environ 7 heures de navigation entre Lesbos et le fond du golfe ; là c'est le site de Pergame qu'il faut visiter (28 Km avec des bus fréquents)


- Dikili à Eskiföça, à l'entrée du golfe d'Izmir : 30NM seulement. Eskiföça, c'est l'ancienne Phocée d'où sont partis les premiers navigateurs grecs fondateurs de notre Marseille ; une escale plus agréable qu'Izmir, port sale et surpeuplé d'après les guides, avec des bus fréquents entre les 2 villes distantes d'une trentaine de Km. En tout cas il faudra visiter Izmir (l'ancienne Smyrne), et c'est là qu'aura lieu la dernière relève des équipiers, vers le 26 juillet.

dimanche 23 mars 2008

De Lemnos à Istamboul 12 au 26 juin





Dernière étape avant Istamboul ; on quitte les Sporades de l'Est pour s'engager dans les Dardanelles, détroit dont la rive tribord (en entrant) est le siège de l'antique ville de Troie où a commencé l'Odyssée, le pénible voyage de retour d'Ulysse jusqu'à Ithaque (à l'embouchure du golfe de Patras).


Le problème de cette navigation est le courant qui porte au Sud Est en provenance de la Mer Noire. Cette mer presque formée reçoit de nombreux fleuves, en particulier le Danube, et il faut bien que tout ce flux s'écoule ; d'ailleurs de ce fait la salinité de la mer Noire est inférieureà celle de la Méditerranée. Le courant peut atteindre 4 Kts, et il faut donc se méfier des durées que j'ai prévues ; pour éviter le courant, on rasera la rive tribord pour essayer de profiter des contre-courants. Là aussi le meltem n'est pas souhaitable car il a tendance à se canaliser dans le
détroit, gènant la progression et augmentant la force du courant! De toute façon, si on a trop de retard, on peut toujours laisser le bateau en mer de Marmara, et gagner Istamboul par ferry! Ce sera autant de gagné pour la redescente en mer Egée!



Les équipiers : La, ce sera Bernard tout seul ; il a prévu de rester un certain temps à Istamboul où Liliane devrait nous rejoindre, et peut-être Joëlle, l'épouse de Bernard ; ces dames ne sont pas tentées par les aléas de la navigation. Pour le moment, Bernard et Joëlle sont à la veille de partir en Chine : vive la retraite décidément!



4 étapes sont prévues, pas très longues ; tout dépendra de la force du courant, elle même influencée par les précipitations sur la région et le sens et la force du vent ; donc....on avisera.


- Lemnos à Canakkale 80 NM, soit 16 heures, mais en raison du courant, il faudra prévoir d'arriver dans la matinée pour avoir du temps devant nous en cas de retard


- Canakkale (en turc CHANAK) au Port de Marmara, sur une île au milieu de la mer de Marmara soit 90 NM 18 heures théoriques, sans doute plus ; sans doute à scinder par une courte escale à Gallipoli (GELIBOLU en turc), à la limite Dardanelles - mer de Marmara, à 22 NM de Canakkale, mais plutôt 7 ou 8 heures avec le courant


- Port de Marmara à Amutlu 60 NM soit une douzaine d'heures, car là il ne doit pas y avoir trop de courant : la mer de Marmara, c'est large


- Enfin un petit trajet de 35 NM, 7 heures pour rejoindre Kalamis ou Fenerbahçe, les marinas à
proximité d'Istamboul mais qui évitent les courants et l'énorme trafic du Bosphore


15 jours de tourisme à Istamboul, nous l'aurons bien mérité, non?

D'Egine à Lemnos 26 mai au 10 juin





Etape importante car il faudrait profiter d'une absence ou d'une interruption du meltem pour passer ; il n'attend pas toujours l'été officiel au solstice du 20 juin pour être là!

Sinon, il faut se faufiler vers le Nord Ouest entre Eubée et le continent puis louvoyer, ce qui rallongerait considérablement la sauce!



Les équipiers : José et Nathalie ; pour la première fois à bord de Ticotte ; j'espère qu'ils se plairont bien à bord. Nathalie aime beaucoup barrer ; ça soulagera d'autant le pilote... et les batteries!


3 étapes:


- Egine à Kéa à peu près 50NM donc une dizaine d'heures, pour se dégager du golfe d'Athènes


- Kéa à Skiros, 80 NM, donc environ 16 heures, mais en passant par Stenon Keafireus, entre la pointe d'Eubée et l'île d'Andros ; un détroit affligé d'un fort courant vers le Sud à éviter absolument en cas de meltem


- Skiros à Mirina (île de Lemnos) encore 80 NM donc 16 heures ; un aérodrome et une liaison par ferry avec Athènes doivent permettre le changement d'équipier sans problème ; le tout est d'y arriver!!

De Bar à Egine 12 au 26 mai





La, il s'agit d'avancer le plus vite possible avec des distances assez importantes ; mais à 3 marins confirmés, ça ne devrait pas poser de problème!!


Les équipiers : Jean Yves et François que je vous ai déjà présentés.


4 étapes :



- Bar à Gouvion (Corfou) 170 NM soit 35 heures ( en prévoyant 5 Kts de moyenne) mais il y a du piratage à partir des côtes albanaises, et le passage au Nord de Corfou est très étroit (un mille environ) donc proche des côtes albanaises! Il y a peut-être intérêt à contourner Corfou par le Sud, ou rentrer en Grêce à Paxos, petite île au Sud de Corfou ; mais Corfou semble une belle étape, surtout au mois de mai, avant la migration touristique





- Gouvion à Patras 140 NM, soit 28/ heures, qui nous engage bien dans le golfe de Patras






- Patras à Corinthe 70 NM, 14 heures pour nous amener juste à l'entrée du canal, via le golfe de Corinthe






- enfin Corinthe à Egine , une trentaine de NM, traversée du canal comprise.



A Egine, nous serons à proximité d'Athènes pour les visites et les changements d'équipage mais beaucoup mieux installés qu'au Pirée, port surchargé et plutôt sale.

Le Projet 2008 Généralités


L'année dernière, nous avons contourné l'Italie ; j'ai retrouvé Liliane à Venise puis nous avons descendu cap au Sud Est le long de la côte dalmate : Slovénie, Croatie, et finalement Montenegro.


Le bateau est à Bar, au Sud du Montenegro près de la frontière albanaise. (Photo de Ticotte à terre calée par 2 fagots et pas très horizontale).Je rejoindrai Bar le 1er mai (ça y est, le billet est pris), et après carénage, j'espère bien gagner Athènes par le golfe de Patras et le canal de Corinthe, puis monter au Nord Est jusqu'à Istamboul en traversant le Nord de la mer Egée, le détroit des Dardanelles, la mer de Marmara.


Après une quinzaine de jours à Istamboul, peut-être mis à profit pour faire une escapade en Mer Noire (la Crimée, Sébastopol, j'aimerais bien voir ça!) , retour aux Dardanelles puis cap au Sud vers Izmir et Marmaris, sans doute en passant par les îles grecques du Dodécanèse.


Le gros problème : c'est la météo : au début de l'été, le meltem s'installe durablement en rapport avec la dépression qui stagne à cette époque sur l'Asie Mineure ; c'est un vent du nord tenace, encore plus que le mistral, et qui lève une mer pénible. D'où le challenge : atteindre Istamboul avant l'installation durable du meltem car ensuite, ça ne passera vers le Nord Est ; pour repartir vers Marmaris, ce sera au portant donc faisable en partant très tôt le matin et dans la nuit et en essayant d'être arrivé pour midi avant que ce fichu vent du Nord ne soit trop fort : il se calme la nuit et se renforce en fin d'après-midi.


Lilane abandonne la croisière, vraiment trop fatigante pour elle, mais si tout va bien, des équipiers se relaieront à peu près tous les 15 jours, et je ne serai jamais seul ; ce serait bien la première fois!!


Bien entendu les dates et les trajets proposés sont des prévisions ; il y aura certainement de petites variantes.

samedi 22 mars 2008

Randonnées franchouillardes en 2001 2002



En 2001 et 2002, je travaille toujours à temps plein ; j'essaie d'améliorer ma prise en charge de TICOTTE, seul à bord ; j'utilise un pilote automatique ST4000 plus costaud que le précédent (gardé en secours, il fonctionne toujours).Le week-end, je vais visiter les ports adjacents : Grande Motte, Palavas, Frontignan, Sète à l'Ouest ; Port Gardian et Marseille à l'Est ; enfin tout le golfe d'Aigues Mortes et le littoral de la Camargue.


En 2001, je combine pendant les vacances d'été, un séjour à VILLEFRANCHE sur mer et le voyage en bateau par petites étapes.

A l'aller, le Vieux Port de Marseille m'accueille, et loge même TICOTTE pendant 2 jours au quai d'Honneur face à la mairie! (photo)

.A Villefranche, je laisse le bateau au mouillage dans la rade près du port ; un peu gonflé, heureusement sans conséquence!

A Nice, nous sommes accueillis fraichement : pas de place au vieux port au delà de 48 heures ; mais il s'agit d'un fana du Chassiron qui demande à visiter le bateau et nous propose de rester autant qu'on veut!! Nous n'en profiterons pas.

Au retour, panne d'inverseur à Fréjus : en voulant repartir en marche arrière de la capitainerie après m'être fait enregistrer, le bateau part en avant (ça fait bizarre) ; ça se passe doucement ; Liliane prévient la collison et en enlevant le plancher je peux manoeuvrer l'inverseur à la main! Le lendemain nous sommes dépannés par un ship compétent et disponible.

Puis nous sommes bloqués par le mistral, trop juste pour attendre : les vacances sont finies ; je dois laisser TICOTTE au Frioul ; je la récupérerai 10 jours après, un peu esquintée après avoir tossé contre le quai. J'arrive à Port Camargue vers 22h crevé, malade : pas le mal de mer : l'insolation ; ce n'est pas la première fois.


Dans l'hiver, on va installer une capotte car jusqu'ici, il n'y avait aucune protection contre le soleil, et quand ça dure toute la journée ; ça tape! Et puisqu'on a prévu de voyager, un portique à l'arrière avec deux panneaux solaires. Bien pratique, même si ça gâte un peu la belle ligne du chassiron (photo avec capote et portique au grau d'Agde en été 2002).
En 2002, les vacances d'été se passeront à l'Ouest , avec une location à Port Barcares ; nous n'avons pas dépassé Port Vendres que nous avons beaucoup apprécié ainsi que sa belle voisine Collioure ; par contre nous n'avons pas eu le coup de foudre pour Cap d'Agde et sa foule aoûtienne. Même pas fait un saut en Espagne!!


Ces deux années, entre les vacances et les week ends, 1000 milles nautiques mais pas plus. Visiblement, les possibilités de croisière sont limitées : pour en faire plus, il faut être retraité ou prendre une année sabattique. A partir de 2003 je serai retraité, et ça va tout changer!!


Au fait les copains, je cause, je cause et le temps passe. Demain je publierai le projet de voyage pour cette année ; je reprendrai après la narration de "nos exploits" passés!

mercredi 19 mars 2008

L'arrivée en Méditerranée . En 2000




Ca s'est passé en 2000 ; je venais de muter dans le Sud, et il s'agissait de conduire TICOTTE III
de Lamor Baden à Port Camargue en passant par le canal du Midi.


En préparation, un stade de" chef de bord" aux Glénans à Marseillan pour me remmettre en mémoire
les fondamentaux et faire connaissance avec la Méditerranée. Moi 60 ans ; moyenne d'âge plutôt 25 ;
autant dire que je n'ai pas été me bagarrer avec les autres pour faire les manoeuvres ; je préférais
rester assis à réfléchir au bien fondé de la manoeuvre, aux erreurs aux retards de décision qui peuvent
faire tourner au drame une croisière démarrée sous des auspices favorables ; les manoeuvres, faut les
faire plutôt à l'avance, mais c'est rarement à la seconde!


C'était folklo à 6, en Attalia : y'avait mistral, force 6 à 7 en permanence et ,c'est là que j'ai
compris que le vent c'était pas trop grave tant qu'il ne soulevait pas de grosses vagues ; donc en
Méditerranée, quand le mistral souffle, il faut mieux raser la côte ; à condition d'éviter les vallées
qui canalisent et renforcent le flux : on ne passe pas la Camargue paar temps de Mistral!!!
J'aurais bien voulu apprendre les manoeuvres au moteur, mais y'avait pas (Ah les Glénans! c'est
pas grave coco ; ça t'apprendra à manoeuvrer à la voile dans les ports!!) : l'inverseur était en
réparation ; pour rentrer, on se faisait remorquer par l'autre Attalia. Le soir, les gamins épuisés et
couchés, on restait à deviser avec le moniteur, et à discuter du mécanisme des prises de décision.


Ensuite, passer le permis rivière ; pas de problème, mais je n'ai jamais été chercher à Avignon
l'exemplaire définitif ; il faudra que j'y pense si je dois repasser le Canal du Midi.


Alix m'a rejoint dans le Sud et nous avons fait les 1000 Km en voiture de location ; Jacques, le
propriétaire de Ticotte (qu'il laissait filer à regrets) nous a accueillis, briefés et a confirmé qu'il
nous accompagnerait jusqu'à la Gironde pour que je prenne le bateau en mains ; armement du bateau ;
première escale à Crouesty pour ne pas être dépendant de la marée ; puis Pornic je crois, Port Joinville,
et La Rochelle. Là, nous avons retrouvé Liliane. Le lendemain traversée bien pénible du Pertuis
d'Antioche avec une mer hachée (vent contre courant , et le tout au près!) jusqu'à la pointe de
Chassiron, maraine du bateau. Liliane certifie, comme Cicéron l'avait fait 2000 ans auparavant,qu'elle
préférait la mort au mal de mer!


Démâtage à Pauillac, assuré par Jacques qui nous confie à regrets TICOTTE et son aviron fétiche
(je le lui ai rapporté depuis, à Orléans), et nous voilà lâchés dans la Gironde. La marée est
impressionnante dans l'estuaire ; je me souviens que j'avais mis le pilote automatique, et que le petit
GPS que j'avais emporté marquait 18km/h quand nous sommes passés sous le pont de Pierre à BORDEAUX ; un
gros remous, le bateau s'est mis en travers, et j'ai vite repris la barre pour ne pas heuter la pile du
pont. L'amarrage à Bègles a été difficile ; il y avait encore 4 Kts de courant, contrés avec peine par le
moteur ; la pauvre Alix a eu les mains presque'arrachées par le bout que je lui avais passé : je n'avais
pas pensé que je devais garder le moteur embrayé pour l'aider, et elle ne savait pas encore qu'il faut
tout de suite assurer le bout sur un point fixe! et la nuit la renverse est impressionnante quand le
courant s'inverse en quelques secondes au passage du mascaret.


Ensuite, canal latéral à la Garonne, Toulouse ou Alix reprendra la train, canal du midi. Nous nous sommes envasés au moins 10 fois ; avec seulement 1,50m de tirant d'eau ! le canal fuit comme une passoire et on ne peut tout de même pas rester tout les temps au mileu ; faut bien se croiser ou accoster de temps en temps!! Les photos étaient encore argentiques à l'époque, et on en faisait beaucoup moins ; j'en ai scannées quelques unes mais
c'est pas terrible.


A Toulouse, Lilou est tombée dans le canal, au moment de l'abordage, sans un cri, sans un bruit ;
surpris de ne plus la voir , j'ai simplement entendu une petite voix sous le bateau qui disait comme pour
s'excuser "je ne sais pas nager, je ne sais pas nager". Heureusement que pour traverser le canal on
protège le bateau par de gros pneus auxquels elle a pu s'accrocher pendant que j'amarais le bateau.
A l'arrivée, le port de Sète était bloqué par les pêcheurs en colère ; nous sommes sortis par le
Grau d'Agde, en remâtant à un petit chantier sympa sur les rives de l'Hérault.


Une escale à Frontignan ; mais le lendemain, malgré un bon mistral, j'ai voulu prendre la mer ;
une fois sorti du port (au moteur vent arrière on est vite loin) demi-tour face au vent, mais là ni le
pilote ni Liliane n'arrivaient à maintenir le bateau face au vent, donc impossible de monter la grand-
voile ; en fait je ne mettais pas assez de moteur! Je me suis bien entêté, est réussi mètre après mètre à
me rapprocher du rivage, puis à gréer la trinquette sur le bas étai, ce qui nous a permis de gagner Port
Camargue, bien agréablement au portant.


Pour terminer mes bêtises, voile baissée, à l'approche de l'entrée du port, je demande à Lilou de
mettre les pare-battages ; il y a beaucoup de houle, et elle est tombée sur sa main, se faisant une
fracture du 5ème métacarpien. Elle est tout de même sympa de m'avoir accompagné pendant 7 ans après tout
ça!

Ces premières aventures et les quelques sorties faites à l'automne pour prendre le bateau en
mains : et déjà 800 milles nautiques effectués cette année-là.

dimanche 16 mars 2008

LES EQUIPIERS


Et la liste est encore incomplète, car il y a même mes amies d' Ales, Cathy et Catherine, qui ne sont jamais venues en croisière, mais m'ont aidé chaque année à peaufiner TICOTTE lors des carénages ; sans oublier de jeter un coup d'oeil régulier au courrier et à l'appartement pendant mes longues absences.

LES EQUIPIERS



Désolé mais je savais bien que j'en oubliais : mon CASSAT comme diraient certaines : Bernard, un ami orléanais qui m'a fait le plaisir de m'accompagner l'année dernière pour passer sous la semelle de la Botte en joignant Reggio de Calabria à Brindisi, avec un court arrêt à Crotone (plus précisément La Castella escale beaucoup plus agréable).

Cette année ce sera entre Lemnos et Istamboul.

LES EQUIPIERS



Un petit mot pour Katoussa, la petite chatte tunisienne qui avait choisi de quitter Sidi Bou Saïd pour nous
accompagner, a enchanté notre voyage malgré quelques tracasseries à Malte, et finalement m'a quitté (ou sans
doute a été emmenée par de jeunes estivants qui jouaient avec elle) une fois arrivée en France, à Théoule. A
moins que Mr Hortefeux ne l'ait raccompagnée en Tunisie.
Cette année, devraient également participer Francis mon copain de deltaplane et son amie Eveline (malgré une
forte tendance au mal de mer au cours du seul essai que nous ayons fait entre Port Camargue et Sète!) et puis
José et Nathalie, (Nathalie très motivée par ses souvenirs de voilier breton, José sans doute moins marin, mais
je suis certain qu'avec sa gentillesse, au bout de trois jours, il se sera fait plein de copains!). Pour ceux-
là, je n'ai pas encore de photos à bord ; faudra suivre le blog pour les voir!!!

LES EQUIPIERS



Nous avons fait la connaissance de Jean Yves en 2005 à Castelsardo au Nord de la Sicile ; nous parcourions tous
deux les constructions titanesques (Local médical, Infirmerie, administration d'après les pancartes) tout au
long de ce port à la recherche de la capitainerie ; typique des constructions mafieuses toujours
surdimensionnées et qui restent vides une fois construites et payées ; la capitainerie était en fait un tout
petit préfabriqué très mal indiqué! Avec son copain François, Jean Yves a boosté la croisière de 2006 en
m'acompagnant de Valence à Lagos à travers Gibraltar, et en 2007, il m'a permis de tenir le planning en
ralliant en 2 jours le Sud de la Corse (Figari) à la Sicile (Palerme). Tous les deux commenceront la croisière avec moi entre le Montenegro et Athènes ; avec des marins éprouvés comme eux, à 3 à bord, on avance bien.

LES EQUIPIERS



Josiane, une collègue dont j'ai fait la connaissance lorsqu'elle m'a remplacé en 2001 a participé à 2 ou 3
traversées, seule, ou avec d'autres amies qu'elle m'a présentées : Evelyne, Joëlle. En général, sitot arrivée,
elle reprend un ferry pour retourner sans retard à son travail. Cette année, elle ne viendra pas et je
regretterai sa bonne humeur à bord, et son oeil de lynx pour repérer les dauphins.

LES EQUIPIERS






Certains m'ont accompagné souvent, d'autres, à l'occasion ; avec la plupart, nous avons gardé de bons rapports
et nous aurons d'autres navigations en commun!


Depuis l'an 2000, Liliane, ma compagne m'a toujours acompagné, au moins une partie du voyage ; pas par goût du
bateau : elle n'aime pas ; mais le plaisir d'être ensemble et le goût du voyage. A force elle était devenue
experte pour l'accostage, le moment de sauter à terre, les amarres à passer. Cette année, elle renonce en
raison de handicaps physiques croissants et me rejoindra juste pour une quinzaine de jours à Istamboul. Grâce
au blog, elle sera encore du voyage!


Alix, ma fille a participé une semaine ou deux à tous les voyages, en fonction de ses disponibilités ; elle est
facilement malade en mer mais tient à assurer ses quarts ; elle adore faire le pitre à l'avant en jouant au
"roi du monde" sur le balcon avant.

samedi 15 mars 2008

LE MARIN






Le marin


66 ans, et pas très sportif ! Gamin, j'étais dernier en gym!


Quand j'ai commencé à gagner ma vie en effectuant des remplacements de médecins généralistes tout en
poursuivant ma spécialisation, j'ai appris à piloter (des monomoteurs!) ; plus tard, j'ai même appris à
piloter sans visibilité, comme un pilote de ligne, ce qui m'a passionné.


Mais après le choc pétrolier de 1973, c'est devenu un sport bien onéreux, et j'ai du arrêter et consacrer
plus raisonnablement mes économies à l'achat d'une résidence.


Par ci par là, un week end avec les copains, une ou deux semaines en école de voile, j'ai eu l'occasion
d'apprendre à être équipier sur un voilier, mais jamais de façon intensive.


Je préférais pendant mes vacances d'été à la montagne reprendre contact avec les sports aériens :
deltaplane (là on a vraiment l'occasion de voler, comme un oiseau, et avec les oiseaux!), parapente. Au
fait, je me suis aperçu en lisant les petites lignes des contrats d'assurance que le mec peu sportif
avait pratiqué les sports considérés comme les plus cassants : ski, avion, planeur, deltaplane, et même
un peu d'ULM. Personnellement je crois que je serais surtout terrorisé si je devais jouer sur un terrain
de foot ou au rugby!!!


J'avais toujours un vague projet de parcourir la Méditerranée en voilier, mais à la retraite.

C'est à la charnière du nouveau millénaire, quand j'ai quitté la région orléanaise pour le Languedoc
Roussillon, que ce projet a pris corps; le mari d'une amie infirmière qui travaillait dans mon service
voulait vendre son voilier pour en acquérir un plus grand, avec un projet de tour du monde ; c'était
TICOTTE III, et je n'ai jamais regretté, car vous l'avez compris, j'adore ce bateau. Il me permet de
naviguer en père peinard, avec des amis ou seul à bord, avec une impression de sécurité. J'ai une place à
Port Camargue, et ça aussi c'est une vraie chance : en 2000 il y avait de la place ; maintenant, 4 années ou
plus d'attente!


Dans le prochain message, je vous résumerai les navigations que j'ai déjà effectuées depuis que je suis
devenu "marin" et les équipiers qui m'ont fait la joie d'accepter de m'y accompagner.Je vous joint quelques photos ; en principe je ne suis pas barbu, mais il y a 2 ans j'avais laissé
pousser ma barbe le temps d'arriver à Lisbonne!

jeudi 13 mars 2008

TICOTTE III






C'est un "croiseur famimial" CHASSIRON, créé par les chantiers RICHARD à Marennes dans les années 60 et fabriqué jusqu'à la fermeture du chantier en 1984. Au début coque classique en bois puis en polyester.




TICOTTE a été fabriquée en 1980 ; elle porte le N° 282 : c'était de petites séries!!! Il s'agit d'un cotre, avec deux étais : un étai pour le génois qui s'appuie en bas sur un bout dehors prolongeant esthétiquement l'étrave ; un bas étai pour une trinquette, permettant de naviguer à deux ou trois voiles. La coque est très étroite (2.80) par rapport aux voiliers modernes ; la longueur au niveau de la mer est de 9,12 m , mais hors tout elle mesure 10,50 en raison du bout dehors.




Le pont est en teck ; l'intérieur en bois vernis (citronnier et acajou marin parait-il) ; en tout cas c'est magnifique.


j'ai eu la chance d'acheter ce bateau en 2000 à son second propriétaire qui l'avait très bien entretenu, et j'en ai fait un bateau de voyage en ajoutant :


- un enrouleur de génois


- des panneaux solaires


- en améliorant l'électronique (avec un radar depuis 2 ans)


- en ajoutant une capote et un bimini.




Les photos vous montrent toutes ces transformations ; l'esthétique n'en est pas améliorée mais évidemment c'est plus pratique pour voyager en hauturier, ce que je fais depuis 2003.